Hsia-Fei CHANG — née en 1973 à Taipei (Taïwan). Vit et travaille à Paris (France).
Hsia-Fei Chang est une artiste contemporaine taïwanaise dont la pratique inclut performance, installation, photographie, vidéo, écriture… Avec son travail, elle explore les stéréotypes culturels et de genres dans le monde globalisé. En jouant notamment avec l’image de la belle jeune femme asiatique réifiée, dévolue au divertissement d’autrui. À l’instar de sa performance filmée Solo Valse (2002), dans laquelle elle se met en scène une corde autour du cou, comme sur le point de se pendre, mais entamant à la place une valse. Ou Echo Blossom (2003), pour laquelle elle fait spectacle, en baskets et sous-vêtements bleus, à franges et paillettes. En 2009, pour son exposition personnelle « Vernis Noir », à la Galerie Laurent Godin, elle aura ainsi présenté de grandes images à colorier de Daisy (par Walt Disney), avec la matérialisation, notamment, de ses chaussures à talon. Actuellement, le travail d’Hsia-Fei Chang est représenté par la Galerie Laurent Godin (Paris), notamment.
Hsia-Fei Chang : une actualisation de l’art de la caricature (performance, installation, photographie…)
Hsia-Fei Chang a d’abord étudié à l’Institut Spécialisé des Langues et des Littératures Étrangères de Wen Zao (Kaohsiung), entre 1988 et 1993. Cursus à la suite duquel elle s’installe en France et intègre l’École des Beaux-Arts de Bordeaux (1994-1999). Parmi ses premières expositions se comptent notamment plusieurs participations à des expositions collectives en 1997 (à la Galerie du Triangle, Bordeaux ; à la Galerie Confluence, Lyon ; au CAPC de Bordeaux…). Tandis que l’une de ses premières expositions personnelles se déroule à la Paris Project Room (Paris) en 2002. Jouant des caricatures, elle y donne la performance Hsia-Fei Sings, se mettant en scène en starlette chantant (faux) des tubes planétaires, accompagnée de danseuses, le tout sur un sol jonché de détritus. En 2014, elle aura contribué à la performance (Dans) la peau de l’ours d’Abraham Poincheval (Musée de la Chasse et de la Nature de Paris).
Stéréotypes culturels et de genres, messages à caractère litigieux et processus de délégation de la production
Pour son exposition « Place du Tertre, Montmartre » à la Galerie Laurent Godin (2006), Hsia-Fei Chang, fait réaliser trente-deux portraits d’elle-même par des artistes de la Place du Tertre. Tandis qu’en 2005, pour l’installation Lumière, elle avait fait produire quatre-vingt-cinq t-shirts à message. Messages à caractère litigieux : « Je vote Front National » ; « Tout les Chinois se ressemblent » [sic] ; « Je fais mal l’amour » ; « Taiwan indépendant » ; « Je n’aime pas les pauvres » ; « Je suis lesbienne »… En 2014, le Palais de Tokyo aura notamment produit sa performance The Last Goodbye. Cultivant également une photographie aux accents ironiques, en 2015, c’est le Fotoaura Institute of Photography de Tainan, à Taïwan, qui lui aura consacré l’exposition personnelle « Once in a summer, I go to Taipei ».