Hiroshi SUGIMOTO — né le 23 février 1948 à Tokyo (Japon). Vit et travaille à New York (USA) et Tokyo (Japon).
Hiroshi Sugimoto est un artiste contemporain japonais dont la pratique englobe photographie, architecture, installation, performance. Parmi ses Å“uvres emblématiques se comptent ses séries photographiques d’écrans blancs. Images en noir et blanc, elles incorporent des espaces de projection sur écran, photographiés de nuit ou dans la pénombre. Le temps de pause est si long que l’écran en devient blanc. Hiroshi Sugimoto explique la genèse du processus par la question de savoir ce qui apparaîtrait si un film entier était photographié en une seule image. Theaters (1978-1993), Drive-In Theaters (1993), Theater (2015), Opera House (2014-2015)… Autant de réponses à cette question. Et de ces durées condensées résultent des écrans brillants, incandescents, dans des environnements sinon désertés par les spectateurs. Actuellement, le travail de Hiroshi Sugimoto est représenté par la Fraenkel Gallery (San Francisco), la Gallery Koyanagi (Tokyo) et la Galerie Marian Goodman (New York, Londres, Paris), notamment.
Hiroshi Sugimoto : la photographie et le frémissement de la lumière (écrans blancs et lignes d’horizon)
Hiroshi Sugimoto a d’abord étudié les sciences politiques et la sociologie à l’Université Rikkyo de Tokyo (diplômé en 1970). Pour ensuite intégrer l’Art Center College of Design de Los Angeles (diplômé en 1974). Cursus à la suite duquel il s’installe à New York. Où le musée d’histoire naturelle lui procure alors une source d’inspiration. L’une de ses premières séries, Diorama (1976) consiste ainsi en photographies de reconstitutions muséales : animaux et personnages, empaillés ou sculptés, installés dans des environnements peints. Tandis que le visiteur du musée ressent la fausseté des saynètes, Diorama, en jouant sur la perspective, cherche à redonner un semblant de vie. Autre série au long court dans l’Å“uvre de Hiroshi Sugimoto : les Seascapes. Entamés en 1980, ces lignes d’horizon océaniques dessinent des abstractions en noir et blanc, évoquant les peintures abstraites de Mark Rothko ou Barnett Newman.
Photographie, architecture, performance : l’émergence d’une vie organique, en apparence ou intrinsèque
Photographe de la durée et des vibrations lumineuses, Hiroshi Sugimoto développe également une Å“uvre architecturale. Cultivant un sens de l’harmonie, attentif à laisser une place au vivant. Restoration of Go-Oh Shrine (2002, Naohima), London Gallery Shirokane (2009, Tokyo), Izu Photo Museum (2009, Shizuoka)… Ici, la culture semble être le ferment de la nature, de la vie. À l’opposé des musées naturalistes, exposant personnages en cire, ou saynètes d’histoire naturelle. Cette double approche, photographique et architecturale, permet de saisir la dynamique à l’Å“uvre chez Hiroshi Sugimoto. Lorsqu’il photographie des personnages du musée de Madame Tussaud (Portraits, 1999), par exemple, il ajoute à propos de son portrait de Henry VIII : si cette photographie vous semble vivante, vous feriez mieux de reconsidérer ce que cela signifie pour vous que d’être vivant. Bénéficiant d’une renommée internationale, les Å“uvres de Hiroshi Sugimoto (photographie, architecture, performance) sont exposées dans le monde entier.