Helen MIRRA — née en 1970 à Rochester (USA). Vit et travaille à Cambridge (USA).
Helen Mirra est une artiste contemporaine américaine dont la pratique englobe installation, sculpture, action… Accordant une attention sensible aux matériaux, elle crée des sutures tangibles avec les notions abstraites (tel le système métrique). En 1999, lors d’une exposition à Chicago, elle installe, par exemple, sa machine à écrire et une boîte de cartes blanches. Avec pour instructions « Si vous tapez vos noms et adresses sur l’un des côtés d’une carte postale, j’écrirai un petit poème pour vous sur l’autre côté et vous l’enverrai. » La pièce s’intitule Names & Poems (1999). Au fil des mois suivants, Helen Mirra accomplit sa partie des instructions, tout en réalisant un livre avec les noms et poèmes correspondants. Actuellement, le travail d’Helen Mirra est représenté par Peter Freeman, Inc. (New York, Paris), la Galerie Nordenhake (Stockholm, Berlin), la Galleria Raffaella Cortese (Milan), Meyer Riegger (Berlin, Karlsruhe), la Taka Ishii Gallery (Tokyo), notamment.
Helen Mirra : sculptures et installations, cartographies de parallèles, rubans et pellicules
Helen Mirra a d’abord étudié au Visual Studies Workshop de Rochester (diplômée en 1987). Elle intègre ensuite le Bennington College où elle étudie l’art et l’histoire de l’art contemporain (diplômée en 1991). Puis l’Université de l’Illinois, à Chicago (diplômée, en art, en 1996). Le bois, la toile, la laine, les cartes, la pellicule… Les sculptures et installations d’Helen Mirra filent la métaphore du ruban. Celui de la machine à écrire, celui des parallèles à cartographier, celui de la pellicule ou du film analogique, celui des petits carrés d’étoffe qu’elle coud à la file les uns des autres… En 1999, sa pièce Under Potemkin consiste, par exemple, en une bande de morceaux de toile, cousus dans la longueur. Sur une largeur de 16 mm, le ruban déroule une description textuelle du film de Sergueï Eisenstein, Le Cuirassé Potemkine (1925). Une pièce que semble éclairer les travaux du théoricien Lev Manovich.
Le discret et le continu, le texte, l’écologie environnementale et la sculpture dans le champ élargi
Créant de la continuité à partir d’éléments discrets, Helen Mirra tisse de la laine en fonction de l’écartement standard des rails de voies ferrées (Sleepers (4), 2000)… Transforme une pellicule de film, peinte, en carte de parallèle (Map of parallel 81 N, at a scale of one foot to one degree longitude, 2001)… Son travail n’est pas sans évoquer, formellement, celui de Joseph Beuys. Sur le versant de l’implication écologique notamment. Jouant avec les trames linéaires, en 2011 sa pièce Farbenweg, indirekter consiste en inscriptions sur des murs, à Graz (Autriche). Tel : « Praxis, die; gibt Worten ihren Sinn, 317 » [Praxis, la : donne aux mots leur sens, 317]. En 2003, Helen Mirra participe à la Biennale de Venise. En qualité de professeure, elle a notamment donné des cours en arts visuels, cinéma et media studies à l’Université de Chicago. Ainsi que des cours en sculpture élargie [expanded sculpture] et art environnemental à l’Université de Harvard.