Hans-Peter FELDMANN — né le 17 janvier 1941 à Düsseldorf (Allemagne). Vit et travaille à Düsseldorf.
Hans-Peter Feldmann est un artiste conceptuel allemand, évoluant en marge des mondes de l’art, dont le travail inclut image, photographie, sculpture, peinture, installation… Il s’est notamment fait connaître, à la fin des années 1960, par ses collections thématiques d’images. Compilant des images trouvées en carnets et accrochages fluctuants… Générant des séries de photographies de vêtements de femmes, de lits défaits, de couples, de gâteaux, d’enfants, de peintures classiques, de fraises… Récipiendaire du Prix Hugo Boss en 2010, avec la somme allouée il réalise une installation monumentale. Tapissant ainsi les murs du Musée Guggenheim de cent-mille billets de un dollar américain. Actuellement, le travail de Hans-Peter Feldmann est représenté par la Simon Lee Gallery (Londres, Hong Kong, New York), Galerie Martine Aboucaya (Paris), la Galerie Francesca Pia (Zurich), la Barbara Wien Galerie (Berlin), la 303 Gallery (New York), la Konrad Fischer Galerie (Düsseldorf, Berlin), la Richard Saltoun Gallery (Londres), notamment.
Hans-Peter Feldmann : collections d’images trouvées ou produites et systèmes d’archivage personnels
Hans-Peter Feldmann a d’abord étudié la peinture à l’Universität für künstlerische und industrielle Gestaltung de Linz. Il opte ensuite pour la photographie, vers 1968. Pour sa participation à la Documenta de Cassel de 1977, le catalogue mentionne le fait que l’artiste ne souhaite donner d’autres informations biographiques que ses lieux de naissance et résidence. Dès 1972, Hans-Peter Feldmann participe à la Documenta de Cassel. Il participera ensuite aux Biennales de Venise de 2003 et 2009. À la fin des années 1960, donc, il créé des sortes d’archives d’images, des atlas d’images, des banques de données visuelles thématiques. Les conservant notamment dans de petits carnets (Bilderhefte, 1968-1974), rassemblant cartes postales, photos de magazines, affiches… Les articulant suivant une méthode de classement personnelle et produisant les images manquantes. Soit une démarche n’étant pas sans évoquer le projet Mnemosyne de l’historien d’art Aby Warburg (1866-1929).
Détournement d’images (peintures, sculptures) et radicalité dans le refus des légendes
Peu prolixe en mots, les successions d’images, quel que soit le type d’agencements, sont rarement légendées. Dans cette dynamique, le 7 février 2000 le magazine viennois Profil aura édité un numéro entier consacré à ses images, sans texte. Pour son installation 100 Jahre [100 ans] (2001), il aura présenté cent-une images de personnes différentes, une pour chaque année de vie. Photos de sa propre famille, chacune d’entre elles n’y a pour légende qu’un prénom et un âge. En 2006, il produit une copie stylisée et colorée, monumentale, du David de Michel-Ange. Le David d’Hans-Peter Feldmann est alors exposé à proximité de la Cathédrale de Cologne. Il a également repris et détourné des peintures de facture classique pour leur donner des allures de photographies contemporaines (avec des modèles fermant à moitié les yeux, par exemple). Il aura tenu un magasin de jouets et d’antiquités de 1975 à 2015.