Gloria FRIEDMANN — née le 30 mars 1950 à Kronach (Allemagne). Vit et travaille à Aignay-le-Duc (France) et Paris (France).
Gloria Friedmann est une artiste contemporaine allemande dont la pratique englobe sculpture, installation, peinture, photographie, performance… Depuis les années 1980, le travail de Gloria Friedmann questionne les relations entre l’être humain et son environnement naturel. Dans ces rapports de force, le corps joue un rôle nodal, celui de point de repère et d’ancrage. Animaux naturalisés, animaux vivants et encagés, ossements, sculptures anthropomorphes et animalières, plantes en pots… Gloria Friedmann pointe ainsi les ambiguïtés des sociétés modernes, destructrices de leur environnement et entretenant avec la nature des rapports de soumission. Tout en ramenant sous les yeux de l’homme moderne sa propre finitude. Avec des œuvres mettant en scène dépouilles empaillées, ossements et cranes, entre trophées de chasse et vanités. Actuellement, le travail de Gloria Friedmann est notamment représenté par la Galerie Mitterrand (Paris).
Gloria Friedmann : de la photographie aux sculptures et installations, le corps comme instrument de mesure
Autodidacte, Gloria Friedmann s’installe en France en 1977. En 1979, elle réalise une série photographique d’autoportraits (Autoportrait, série N°1). Elle y met alors en scène son corps, nu et sans visage, dans des lieux désaffectés. Entre gymnastique et performance, le corps joue déjà, ici, le rôle d’instrument de mesure de toutes choses. En 1980, elle expose à la 11e Biennale de Paris et son travail fait notamment l’objet d’une exposition personnelle au Centre Pompidou. Le diptyque photographique Suspension (1980), par exemple, met en balance, d’un côté une photo de Gloria Friedmann bandant un arc, et de l’autre, la photo d’un poids en fonte (poids mort) conférant la même tension à l’arc. Compagne de l’artiste Bertrand Lavier, au début des années 1980 son travail s’oriente vers la sculpture et l’installation. En 1987, elle participe à la Documenta de Cassel.
Représentants et Tableaux vivants : la nature au musée et les œuvres dans la nature
En 1990, Denkmal consiste en un arbre mort, incrusté dans du béton peint en rouge vif, installé dans un parc de sculptures, à Essen. À partir de 1992, Gloria Friedmann multiplie les installations-performances incluant des animaux et êtres vivants. Les Représentants (1992), par exemple, met en scène un cerf empaillé, un panneau circulaire de contreplaqué recouvert de mousse et des feuilles mortes. En 1995, elle propose cinq « Tableaux vivants » au Centre Pompidou (Les paons, Les lapins, Les ânes, Les agneaux, Les porcelets). Dans le cadre des ateliers pour enfants, Tableau vivant n° 2 – Les lapins, par exemple, met en scène des lapins d’élevage, en cage. En 1996, Bonjour Tristesse se compose d’une peau de cheval suspendue par le museau. Avec des fils électriques et circuits intégrés lui sortant par les yeux. En 1997, Gloria Friedmann réalise Le carré Rouge, un abris-écrin, rouge vif, destiné à accueillir chasseurs et pêcheurs.