Giuseppe PENONE — né le 3 avril 1947 à Garessio (Italie). Vit et travaille à Turin (Italie) et Paris (France).
Giuseppe Penone est un sculpteur contemporain italien. S’il est l’un des derniers à rejoindre l’Arte Povera, son travail n’en reste pas moins associé au mouvement. Il est certes absent de l’exposition « Arte Povera » [art pauvre] organisée par Germano Celant en 1967, et à laquelle participent Boetti, Fabro, Kounellis, Merz, Paolini et Pistoletto. Mais en 1969, Celant inclut Giuseppe Penone dans son livre éponyme. Bois, aiguilles d’acacia, feuilles de myrrhe, bronze, or, aluminium, terracotta, pigments végétaux… L’Å“uvre de Giuseppe Penone se déploie en installations et sculptures composées de matériaux riches : olfactifs, organiques, malléables… Ici la matière ne s’efface pas au profit de l’information : elle se dépouille des oripeaux industriels pour révéler sa fécondité.
Giuseppe Penone : Arte Povera, sculptures et installations, empreinte et fécondité
Né de parents agriculteurs, Giuseppe Penone cultive un lien fort à la terre, aux saisons, aux cycles, aux végétaux. Il explore ainsi le geste créateur de l’artiste, son pouvoir fécond et fertilisant. Et ce geste se double d’une empreinte. Comme le symbolon — morceau de terre cuite, cassé en deux, dont la réunion symbolise le couplage parfait —, l’empreinte est redoublement. L’Å“uvre Gli anni dell’albero più uno [Les Années de l’arbre plus une] (1969), par exemple, se compose d’un jeune arbre coupé, recouvert d’écailles de cire, malaxées et appliquées par la main de Giuseppe Penone. En enveloppant ainsi l’arbre mort d’une écorce supplémentaire, il lui imprime une nouvelle forme de vie. Troncs sculptés pour dévoiler les anciennes formes de l’arbre (Nel Legno [Dans le bois] en 2008) ou exposition « The Hidden Life Within » (2012)… Ses sculptures, dans l’ensemble, cultivent un rapport charnel à l’empreinte.
Le geste artistique et sa fertilité, la terre, l’œuvre d’art et ses parfums
La série Soffio [souffle] (1978), par exemple, se compose de grandes sculptures de terre cuite, formées à partir de l’empreinte du corps, insufflant son anima [âme] à la glaise. Avec Avvolgere la terra [Envelopper la terre] (2014), Giuseppe Penone livre des empreintes de mains ayant serré de la terracotta. Dans l’installation-performance Soffio di foglie [Souffle de feuilles] (1979), les feuilles de myrrhe renvoient aux parfums, à la fertile Aphrodite et à l’érotisme du Cantique des Cantiques. Au fil de son Å“uvre, Giuseppe Penone n’a cessé d’explorer cette fertilité de la terre et de l’art, comme pour saisir l’essence du geste fécond. Son travail s’est ainsi égrainé en centaines d’expositions, à travers le monde. Documenta, Biennales de Venise, Versailles, Galerie Marian Goodman, Galerie Gagosian… De Paris à New York, en passant par Amsterdam, Dallas, Beirut, Londres, Quito, Rome, Bonn, Buenos Aires, Chicago, Ottawa… L’Å“uvre de Giuseppe Penone jouit d’une reconnaissance internationale.