Gina PANE — née le 24 mai 1939 à Biarritz (France) ; décédée le 5 mars 1990 à Paris (France).
Gina Pane est une artiste majeure de l’Art Corporel ou Body Art. Performance, photographie, installation… Son Å“uvre se déploie sur différents supports, même si son medium typique reste, art corporel oblige, son propre corps. La blessure, ou mise en scène de l’automutilation, a propulsé son travail sur le devant de la scène contemporaine internationale, dans les années 1970. Si son travail ne se limite pas à cet actionnisme spectaculaire, pour autant c’en est l’un des aspects les plus marquants. Ayant exploré la douleur et ses représentations, Gina Pane décède d’un cancer dans sa cinquantième année. En affinité avec l’artiste Michel Journiac et le critique François Pluchart, son Å“uvre a influencé d’autres artistes internationaux. Un héritage par exemple revendiqué par Marina Abramovic qui, en 2005, re-performe Action autoportrait(s) : Mise en condition (1973). Nombre des Å“uvres de Gina Pane sont en dépôt au Frac des Pays de la Loire.
Gina Pane : les actions, l’art corporel (Body Art) et la blessure, Azione sentimentale (1973)
L’une de ses Å“uvres les plus connues, par exemple, se nomme Azione sentimentale. Composée de sept photographies couleurs juxtaposées et encadrées, on y voit Gina Pane, au centre, tout de blanc vêtue. En pantalon et baskets, les cheveux courts, à terre, elle se plante des épines le long du bras gauche. Tout autour, les photos la montrent tenant un bouquet. De roses tour à tour blanches, puis rouges, le bras planté d’épines. Et enfin, l’image peut-être la plus forte, en bas à gauche, la montre en train de s’ouvrir la paume de la main ou les veines, dans le sens de la longueur, avec une lame de rasoir. La main en creux, comme pour recueillir son propre sang. Ce panneau de photographies, prises par Françoise Masson en 1973, est le constat de l’action éponyme, réalisée à la Galerie Diagramma de Milan.
L’intervention humaine et la douleur comme matériaux sensibles, les installations et les assemblages narratifs
Née d’un père italien et d’une mère autrichienne, Gina Pane étudie aux Beaux-Arts de Paris de 1961 à 1963. La sculpture élargie et le Land Art vont progressivement l’amener à s’inclure toujours davantage dans ses Å“uvres : l’intervention humaine faisant office de matériau. Puis l’intervention devient action et, au début des années 1970, l’action devient blessure. Si Gina Pane interroge les rituels, pour autant son travail se distingue des Actionnistes Viennois en ce qu’il ne met en balance ni la démesure, ni le satanisme, ni les dépouilles animales. Les actions de Gina Pane suivent un story-board précis et les constats d’action sont effectués par la photographe Françoise Masson. À partir de 1981, Gina Pane poursuit son travail par l’installation (dessins, objets, peintures…) et les assemblages narratifs (Partizione). Rejoignant au fil des années 1980 la trame de La légende dorée des saints et martyrs, figures de l’empathie et de la sympathie.