François-Xavier COURRÈGES — né en 1974 à Paris (France). Vit et travaille à Paris.
François-Xavier Courrèges est un artiste contemporain français dont la pratique inclut vidéo, installation, photographie. Explorant la sensibilité et les sentiments, son Å“uvre cultive un décalage entre le message et le medium. À l’instar de sa Series of collages (2008-2009), une série de mots écrits avec un lettrage enfantin (stickers à l’effigie d’Elmo, de Sesame Street, notamment). Tandis que les autocollants sont joyeux et multicolores, les mots forment des courbes descendantes, énonçant des messages comme « lutter » ; « survivre » ; « monotony » ; « résister » ; « sometimes i am bored »… Sa photographie Deux blessés, dont un grave (2012) figure quant à elle deux pommes de décoration, en polystyrène, l’une ayant été mordue. Rappelant ainsi la pomme du logo de la marque éponyme, ou celle d’Alan Turing, d’Adam et Eve, de Blanche-Neige… Depuis 2001, les Å“uvres de François-Xavier Courrèges sont régulièrement exposées à la Collection Lambert en Avignon.
François-Xavier Courrèges : l’amour et le sentiments amoureux, en photographie et vidéo
Parmi les premières expositions personnelles de François-Xavier Courrèges se compte notamment « Nuancier » (2000), à la Galerie Alain Gutharc (Paris). Avec l’installation éponyme présentant des moniteurs disposés en arc de cercle, à hauteur de regard, avec des portraits d’hommes répétant des déclarations d’amour à l’intention du visiteur du cercle. « Dancing for joy » (2000) ; « Nous avons échoué » (2001) ; « Dreamlike » (2002) ; « J’ai un rêve » (2004) ; « Love Unlimited » (2005)… Les expositions de François-Xavier Courrèges explorent le sentiment amoureux, entre euphorie et aporie. Sa pièce vidéo Another Paradise (2005) met ainsi en scène un couple d’inséparables, l’un bleu, l’autre vert, sur fond jaune. Tendres et aimants l’un envers l’autre, rien ne semble pouvoir altérer leur union. À part la mort. Soit une séparation de courte durée, l’oiseau survivant ne tardant pas à périr à son tour.
De l’infini au dérisoire : l’amour, entre valeur hors de prix et marchandise ordinaire
En 2014, François-Xavier Courrèges réalise À l’ami qui m’a sauvé la vie, une performance le montrant, nu et de dos, face à la plaque funéraire d’Hervé Guibert (1955-1991). Le titre faisant référence à l’ouvrage du journaliste, publié en 1990, dans lequel il avait notamment fait part, publiquement, de sa séropositivité. Développant un art de l’intime, de l’inframince, du détail infime venant instiller du décalage, François-Xavier Courrèges a notamment participé à l’exposition collective « Only You, Only Me » (2013) au Centre Wallonie-Bruxelles de Paris. Cultivant un post-romantisme mi-inconsolable, mi-amusé, ses Å“uvres mettent en avant la double contrainte socio-émotionnelle. Avec d’un côté une société valorisant l’amour, la fidélité, la joie, les passions joyeuses… Et de l’autre un système où les signes d’amour relèvent d’une économie marchandise ordinaire. Comme dans L’Emotion (2016), photographie d’un carton d’emballage arborant « L’Emotion » comme logo, avec un petit cÅ“ur en guise d’apostrophe.