François MORELLET — né le 30 avril 1926 à Cholet (France) ; décédé le 11 mai 2016 à Cholet.
François Morellet est un artiste moderne et contemporain français. Son Å“uvre inclut peinture, sculpture, installations lumineuses. François Morellet est affilié à l’Abstraction Géométrique, ainsi qu’au Minimalisme, en tant que précurseur. Issu d’une famille d’industriels et relativement autodidacte dans le domaine de l’art, il est d’abord influencé par l’Å“uvre de Piet Mondrian. Dans les années 1950, ses Å“uvres commencent à suivre un protocole systémique prédéfini. Tout au long de ses recherches, la question des structures de la subjectivité demeurera centrale.
François Morellet : peintures, installations… La mise en algorithmes du processus créatif
À partir des années 1950, François Morellet élabore des protocoles de distribution des formes dans l’espace de la toile. Répartition aléatoire de triangles suivant les chiffres pairs et impairs d’un annuaire téléphonique (1958) en est un exemple. Pour François Morellet, la question de la subjectivité en art rejoint celle de l’intuition, de l’aléatoire, des algorithmes. De 1960 à 1968, il s’investit dans le groupe G.R.A.V. (Groupe de Recherche d’Art Visuel). Il intensifie ses recherches quant aux liens entre mathématiques et processus créatifs. Avec Répartition aléatoire de 40 000 carrés suivant les chiffres pairs et impairs d’un annuaire de téléphone, 50% bleu, 50% rouge (1963), par exemple. Le titre de l’Å“uvre, ici, retranscrit simplement le protocole. En 1962, sa sculpture Sphère – trames conjugue Art Cinétique et Op’ Art (art optique). Constituée de trames régulières et orthogonales, cette sphère offre au spectateur une expérience singulière, fonction de sa position.
Poétiques (et poïétiques) de l’aléatoire (tubes fluorescents, Å“uvres activables…)
En 1963, François Morellet commence à composer des installations lumineuses, avec des néons (à la suite de Dan Flavin). Là encore, l’éclairage joue sur la persistance rétinienne du spectateur. Spatialisée, cette persistance provoque des sensations de contractions et d’expansions spatiales. En 1971 se distinguent deux Å“uvres : Néons bilingues aléatoires, dans laquelle les néons s’allument et s’éteignent suivant un aléatoire technique. Et 2 trames de tirets 0°-90° avec participation du spectateur, qui offre aux spectateurs la responsabilité d’éteindre et d’allumer les néons. L’Å“uvre activable, ici, intègre la variable de l’acte des spectateurs avec lesquels l’exposition est visitée. Le rythme n’est pas celui d’un aléatoire mécanique, mais celui d’un aléatoire doté d’intentions. Au fil des années 1980 et 1990, les recherches de François Morellet se poursuivent par l’approfondissement de ces chevauchements entre arts et sciences cognitives. L’architecture et la structuration des subjectivités humaines resteront au cÅ“ur de son Å“uvre.