Florence PARADEIS — née le 20 novembre 1964 à Antony (France). Vit et travaille à Paris (France).
Florence Paradeis est une artiste contemporaine française dont le travail consiste essentiellement en photographie plasticienne. Mais le collage, le film et la vidéo participent également de son travail artistique. Développant des mises en scène très élaborées, Florence Paradeis scrute les gestes et interactions du quotidien et de la banalité. Mettant sur pause des moments à la fois simples et lourds. De silence, de reproche, d’ennui… La Menace, par exemple, fixe le moment où une mère, probablement exaspérée, menace d’une gifle sa petite fille, attablée devant une assiette vide. En réalité, rien ne dit qu’il s’agit d’une mère et de sa fille : l’interprétation culturelle joue ici un rôle prépondérant. Mise en scène, théâtralisation, films… Il y a quelque chose de la Nouvelle Vague dans les photographies de Florence Paradeis. Actuellement, le travail de Florence Paradeis est représenté par la Galerie In Situ – fabienne leclerc (Paris), notamment.
Florence Paradeis : photographie plasticienne et ambiances Nouvelle Vague
À la fin des années 1980, Florence Paradeis participe à la mission photographique de le DATAR (Délégation interministérielle à l’aménagement du territoire). Soit le vaste projet de commande publique, passée par l’État auprès de photographes, pour effectuer un état des lieux des paysages français. En 1989, elle obtient son DNESP (Diplôme National Supérieur d’Expression Plastique) à Metz. En 1994 et 1999, elle reçoit le Prix Villa Médicis Hors les Murs. Ses photographies des années 1990 jouent ainsi sur la mise en scène du quotidien, à deux. À l’instar des photographies présentées dans son exposition personnelle de 2012, « Premiers Amours 1988-1989 ». Reconstitutions ou non, s’en dégage une ambiance évoquant Domicile Conjugal (François Truffaut, 1970). Tandis qu’I’m completely Exhausted (1998) évoque La Chinoise (Jean-Luc Godard, 1967).
Mises en scènes cinématographiques, collage, montage, jeux de regards
Un côté cinématographique qui se retrouve dans la projection diapositive Nuit américaine (1998), ou dans sa série de photographies prises aux États-Unis, au fil d’une sorte de road movie séquencé, en 1994. Au fil des années 2000, les collages et montages de Florence Paradeis viennent créer des scènes absurdes. Visages évidés, scènes de guerre conviviales, joyeuses catastrophes… Les télescopages d’images font de l’espace pictural le lieu du montage (ce « beau souci » cher à Jean-Luc Godard). Au fil des années 2010, une épure s’invite dans l’image. Avec des gros plans d’objets se détachant sur fond noir, par exemple. Et toujours cette quête du regard, dans sa singularité. Comme dans Le Baiser (1996), Emmanuel Gabriel (2008), Brice à l’éventail (2014)… Autant de regards cyclopéens fixant Ulysse, ou Personne, ou cet autre cyclope qu’est l’Å“il photographique ou cinématographique.