Fernand LÉGER — né le 4 février 1881 à Argentan (France) ; décédé le 17 août 1955 à Gif-sur-Yvette (France).
Fernand Léger est un artiste moderne français. Si son œuvre prend plusieurs formes (peinture, sculpture, céramique, fresque, vitrail), il est surtout célèbre pour ses grandes peintures colorées. Entre figuration et abstraction, la peinture de Fernand Léger est affiliée au Cubisme et met en scène des objets, des personnages stylisés. La fin de sa vie est marquée par la figure des ouvriers. Mais les incursions de Léger dans le cinéma (avec Abel Gance, Jean Epstein) nourriront également ses recherches sur le mouvement et le couplage humain-machine.
Fernand Léger : le Cubisme, le rythme et la modernité technique
À partir de 1907, il fréquente l’atelier artistique La Ruche, dans le 15e à Paris. La Ruche rassemblent les artistes de l’École de Paris, implantés dans le quartier du Montparnasse. Il y côtoie Robert Delaunay, Marc Chagall, Blaise Cendrars… Autrement dit, la scène de l’avant-garde parisienne. Son tableau La Couseuse (1909) symbolise son entrée dans le Cubisme géométrique. La femme représentée (sa mère) y arbore une forme robotique, machinique. Sa série-période « Contraste de formes » (1912-1914) se compose d’une quarantaine de peintures explorant l’expression du mouvement. Couleurs vives, courbes noires et volumes tubulaires se distribuent dans l’espace de la toile. Le réveil-matin (1914), par la répartition des volumes et couleurs, parvient à créer une dimension stridente et saccadée. Mobilisé et envoyé sur le front durant la Première Guerre mondiale, son Å“uvre approfondit la question de la confrontation humains / machines.
La peinture figurative et le retour à la représentation humaine
Entre les deux guerres, Fernand Léger se concentre sur la ville, industrialisée et électriquement éclairée. Les disques dans la ville (1920) met ainsi l’accent sur cette modernité en forme de signaux. Mais la figure humaine fait aussi son retour dans les tableaux de Léger. Sans chercher l’expression, les visages manifestent une sorte de neutralité. Fixant le spectateur dans les yeux, comme dans La lecture (1923), ses personnages sont dotés d’une sorte de bienveillance ronde et rigide. Les années 1930 marque également un retour à des compositions plus classiques, plus abordables pour les spectateurs non-initiés. Après avoir été proche du Front Populaire, Fernand Léger rejoint le Parti Communiste Français en 1945. Sa série des Constructeurs, dans les années 1950, achève d’opérer la réconciliation entre machine et humain, figuration et abstraction. L’idée d’une démocratisation de l’art le fait alors se diriger vers des projets de fresques et de vitraux.