Eric BAUDART — né en 1972 à Saint-Cloud (France). Vit et travaille à Paris (France).
Eric Baudart est un artiste contemporain français dont la pratique englobe sculpture, photographie et installation. Son travail se distingue notamment par l’attention portée aux matériaux. Des matières purement synthétiques, Eric Baudart tire des formes minéralisantes et quasi-organiques. Résines et bois cristallisés (Cryst, 2010)… Strates d’affiches publicitaires finissant par former une sorte de roche ou mica feuilleté (Concave, 2008)… Colle prenant des allures de fungus ou roche bleutée (ColleSpecimen solo 03, 2007), plastique alvéolaire potentiellement pris dans un devenir-ruche (Cubikron 2.0, 2013)… Eric Baudart confère (ou redonne) aux matériaux synthétiques et industriels un semblant de devenir erratique. Toutes ces textures, créées ou brevetées pour leur docilité, sont ici rejouées comme des matières « sauvages ». Actuellement, le travail d’Eric Baudart est notamment représenté par la Galerie Valentin (Paris) et la Galerie Edouard Malingue (Hong Kong, Shanghai).
Eric Baudart : le devenir des œuvres d’art, des Boîtes de savon Brillo (1964) d’Andy Warhol à SKIP (2013)
Eric Baudart a étudié l’art à l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris (atelier Jean-Marc Bustamante, diplômé en 2001). En 2002, il reçoit le Prix Gilles-Dusein. Dès 2004, il est représenté par la Galerie Valentin. En 2013, son exposition personnelle « More » y présente différentes pièces. Entre sculpture et ready-made, ses œuvres scrutent le devenir des matériaux. Entre imputrescibilité et vaine résistance à l’érosion, à la mort. SKIP (2013), par exemple, est un baril de lessive, en carton, délavé par un long séjour en milieu humide. En écho aux Boîtes de savon Brillo (1964) d’Andy Warhol, SKIP intègre le vieillissement à la question des indiscernables. Soit l’œuvre d’art et la question de sa conservation, de sa restauration, de ce soin qui lui est apporté et qui la distingue des objets ordinaires. SKIP, pour sa part, a dû séjourner longtemps dehors avant que d’être promue œuvre d’art, en 2013.
Atmosphère (2011) : la contemporanéité prise dans l’ambre, entre déchet, pollution, readymade et œuvre
En 2011, avec la série Atmosphère, Eric Baudart plonge des objets mécaniques et usuels dans des aquariums remplis d’huile. Ventilateurs, sèche-cheveux… Ce bain d’ambre liquide confère ainsi aux objets un parfum d’éternité et d’inutilité (d’inutilisabilité). Entre objets plongés dans l’huile de friture ou de vidange et exosquelettes d’insectes contemporains : la perception du spectateur hésite, entre ironie et poésie. Entre la beauté du liquide ambrée et la connotation de pollution du dispositif. Jouant sur l’interstice de chevauchement pollution / œuvre d’art, le travail d’Eric Baudart promeut le déchet imputrescible au rang d’œuvre. Ou du moins, questionne cette éventualité. La Maison rouge (2007), le Printemps de septembre (2009), le Meurice Prize (2010-2011), Art Basel Miami Beach (avec Laurent Grasso en 2011, et en solo en 2016)… Le travail d’Eric Baudart se déploie progressivement sur la scène artistique internationale.