Emmanuelle VILLARD — née le 3 novembre 1970 à Montpellier (France). Vit et travaille à Paris (France).
Emmanuelle Villard est une artiste contemporaine française dont la pratique inclut peinture, sculpture-objet, performance et photographie (‘pheinture’). Créant à partir d’éléments composites, plus que du glamour, ce sont globalement les attributs du girly qui forment l’une de ses matières premières. Paillettes, gommettes, colliers de perles en plastique, résilles et dentelles, fleurs artificielles, perles de verre, brillants, coquillages… Emmanuelle Villard agglomère ainsi les éléments du kitsch féminin en séries, à mi-chemin entre peinture et sculpture. Ensemble 05 (1998-1999) ; Ensemble 66 (2001-2003) ; Mantilles / Getti (2006-2008) ; VEniaisery (2007-2012) ; Medley (2008-2014) ; Lace (2011-2015) ; Levés de rideau (2014)… Le bijou cosmétique rejoint parfois le cosmos en surfaces topographiques accidentées (Ensemble 66, 2001-2003), en conglomérats moléculaires aux liaisons plus ou moins fortes et faibles (Objets visuels, 2004-2012) ou en chromatine chaotique (Mantilles / Getti, 2006-2008). Mettant ainsi en lumière l’étrange fascination scopique pour les amas grouillants et scintillants, pour les nurseries d’étoiles.
Emmanuelle Villard : peinture, objet, installation… Entre séduction, entrave et saturation
Emmanuelle Villard a étudié à la Villa Arson de Nice (1989-1994). Sa première exposition personnelle se déroule à la Galerie de la Villa Arson, en 1996. S’ensuivent plusieurs expositions avec le commissaire et futur galeriste Hervé Loevenbruck. Dont « Flowers? », à l’Espace Hervé Loevenbruck (Paris), en 1997. En 2002, La Criée de Rennes lui consacre une exposition personnelle rassemblant peintures et installations. Soient des pièces d’Ensemble 106 (1999-2012) et des tables pour entraver le mouvement dans l’espace d’exposition. Ensemble 106 se présente alors comme une série rappelant la fabrication des perles de verres. Résine et acrylique y sont mélangés pour former des motifs concentriques multicolores, débordant de l’espace du tableau. Entre pustules et hallucinations psychédéliques. Tandis que l’installation de tables, c’est-à -dire de planches sur tréteaux, se présente comme planches vierges ou incrustées de peinture, à la façon des marqueteries. Le tout suscitant ainsi un espace d’attraction et de frustration.
Expositions et performances : fétichisme et attributs quasi-aphrodisiaques (dentelles, paillettes, perles…)
Emmanuelle Villard commence à travailler avec la Galerie Les Filles du Calvaire (Paris, Bruxelles) en 2003. De 2004 à 2009, séjournant à Bruxelles, elle y réalise ainsi plusieurs expositions personnelles, dont « Pleasuredome » (2006) ; « Posturale attitude » (2007) ; « Sans repentir » (2009). Revenue à Paris en 2009, elle propose en 2011 une exposition en deux volets : « Artifici finti #1 » (Galerie Les Filles du Calvaire, Paris) et « Artifici finti #2 », (Abbaye de Maubuisson, Saint Ouen-l’Aumône). En 2012, elle présente l’une de ses premières performances, Bad glitter, cocréée avec le danseur et chorégraphe Philippe Lafeuille. Une performance impliquant des corps, des talons aiguilles et quelques millions de paillettes noires et roses. Après avoir, littéralement, enfilé des perles au MAC VAL en avril 2014 (Objet spectacle), la Galerie Les Filles du Calvaire produit ensuite son exposition « Peinture, arsenic et vieilles dentelles » (2014).