Emilie DING — née en 1981 à Fribourg (Suisse). Vit et travaille à Genève (Suisse) et Berlin (Allemagne).
Emilie Ding est une artiste contemporaine suisse dont le travail englobe sculpture, installation, dessin… Travaillant avec des matériaux bruts et sobres (feutre, béton, ciment, bois, verre, acier, tige de métal, plâtre), Emilie Ding développe un art se rapprochant de l’Arte Povera et du Minimalisme, voire du Brutalisme. En 2008, son exposition personnelle « Le Gros Å’uvre », à Genève, aura présenté de volumineuses pièces de béton, comme autant d’éléments architecturaux monolithiques. Tandis que les expositions « Books of Sleeps » (Genève, 2016) et « Exploded (With Qualities) » (Valence, 2016) auront respectivement présenté de larges pièces de feutre suspendues, et des structures en béton, bois, verre. Les premières arborant des motifs géométriques (le feutre étant brûlé, comme marqué au fer rouge) ; les secondes s’apparentant à une forme de mobilier mi-urbain, mi-domestique. Actuellement, le travail d’Emilie Ding est représenté par la Galerie Samy Abraham (Paris), notamment.
Emilie Ding : sculpture, installation, dessin… Entre art, architecture et design
Emilie Ding a étudié à la Haute École des Arts de Berne (Berne et Bienne, diplômée en 2003). Puis à la Haute École d’Art et de Design de Genève (2004-2008). Travaillant la matière par la masse et la géométrie, cultivant une esthétique du raw, du brut, Emilie Ding développe une Å“uvre oscillant entre art, architecture et design. Autrement dit, des Å“uvres attentives à l’espace. Utilisant le feutre, par exemple, elle en suspend de larges morceaux, un peu comme des couvertures qui auraient été mises à sécher sur un fil. En double épaisseur donc. Certains feutres intégrant de la matière synthétique, lorsque brûlés ils se rétractent et noircissent, comme du plastique. Jouant de cette propriété, ces toiles-couvertures arborent des motifs géométriques, noirs et simples. L’une de ces pièces (Untitled, 2016) est ainsi sobrement divisée en deux : à gauche la partie brûlée, à droite la partie non brûlée. De quoi amplifier la perception du différentiel de texture de ce seul et même matériau.
Un minimalisme entre Arte Povera et Brutalisme ; des matériaux bruts (feutre, béton, bois, acier…)
Pour l’exposition « Exploded (With Qualities) » (Valence, 2016), Emilie Ding aura par exemple présenté une sorte de table basse composée d’un socle en bois brut, rappelant une entité anthropomorphe recroquevillée sur elle-même, avec une plaque de verre ovale posée sur le dos. Ou encore, un bloc de béton agrémenté de deux accoudoirs en bois. Comme un fauteuil dont l’assise ne serait qu’une pente. Autant de pièces tenant le milieu entre mobilier brutaliste impraticable et sculptures abstraites aux allures design. Couvertures en feutre qui gratte, ou râpeuses comme du papier de verre lorsque brûlée… Éléments en béton armé disséminés dans l’espace (« Erased », Genève, 2010)… Morceaux de piliers architecturaux… Les Å“uvres d’Emilie Ding évoquent des objets d’inconfort, conçus pour des villes brutalistes. De Celles où il n’est possible ni de s’asseoir, ni de s’allonger dans l’espace public. En 2015, le Mamco de Genève lui aura consacré une exposition personnelle : « Until the Evening of the Echo ».