Eija-Liisa AHTILA — née le 6 août 1959 à Hämeenlinna (Finlande). Vit et travaille à Helsinki (Finlande).
Eija-Liisa Ahtila est une artiste contemporaine finlandaise dont la pratique se déploie en vidéo, installation multimédia, photographie… Développant une approche narrative, l’Å“uvre d’Eija-Liisa Ahtila compose des pièces au déroulé cinématographique, dans des espaces agencés autour du récit. Les protagonistes racontent des histoires, plus ou moins fictives, plus ou moins personnelles. Se forme alors une géographie de l’intime, avec des personnages verbalisant, pour la caméra, pour les observateurs, des expériences vécues. La pièce If 6 Was 9 (1995), par exemple, prend les formes d’un triptyque vidéo dans lequel des femmes racontent des souvenirs de leur vie affective et/ou sexuelle. En 1999, pour la Biennale de Venise Eija-Liisa Ahtila présente le dytique vidéo Consolation Service. Fonctionnant comme un split-screen, le film-installation est articulé autour de la séparation d’un jeune couple. Ou plutôt, autour d’Eija-Liisa Ahtila racontant la séparation d’un jeune couple. Actuellement, son travail est représenté par la Galerie Marian Goodman (Paris, New York, Londres), notamment.
Eija-Liisa Ahtila : entre installation vidéo et film, la spatialisation du récit cinématographique
Eija-Liisa Ahtila a d’abord étudié le Droit à l’Université d’Helsinki (1980-1985). Tout en poursuivant en parallèle un cursus à la Vapaa Taidekouludans [Free Art School] (1981-1984). En 1990, elle intègre le London College of Communication, où elle étudie le film et la vidéo (1990-1991). Puis elle rejoint le département multimédia de UCLA, c’est-à -dire l’Université de Californie à Los Angeles (1994-1995). Tout en suivant des cours à l’America Film Institute (1994-1995). Sa première exposition personnelle, « Teacher, Teacher, The Young Artist of the Year », est organisée, dès 1990, au Tampere Art Museum (Finlande). Mais c’est avec son installation If 6 Was 9, montrée à la Biennale de Venise (section film) en 1997, que son travail rencontre une résonance internationale. Courant 1996-1998, Eija-Liisa Ahtila expose ainsi à Paris, Marseille, Cologne, Vienne, Bristol, New York, Genève, Cassel… En 1999, elle présente une nouvelle pièce, Consolation Service, à la Biennale de Venise.
La mise en espace des récits : split-screens, narrations et performances aux limites des langages
Entre cinéma et installation vidéo, Eija-Liisa Ahtila développe un art de la spatialisation narrative. Parmi ses réalisations figurent ainsi Nature Of Things (1987), Me/We, Okay, Gray (1993), If 6 Was 9 (1995), Today (1997), Anne, Aki And God (1998), Consolation Service (1999), The Present (2001), The Wind (2002), The House (2002), Love Is A Treasure (2002), The Hour Of Prayer (2005), Where Is Where? (2008), The Annunciation (2010), Studies On The Ecology Of Drama (2014)… En 2002, le film-triptyque The House est exposé à la Documenta de Cassel. En 2005, Hour Of Prayer est présenté à la Biennale de Venise, dans le cadre de l’exposition collective « The Experience of Art ». Pour l’un de ses films les plus récents, Studies On The Ecology Of Drama (2014), Eija-Liisa Ahtila poursuit sa spatialisation narrative, avec quatre écrans et différents acteurs-performeurs (acrobates, arbre, hirondelle, cheval…), aux lisières des formes de langages.