Delphine REIST — née en 1970 à Sion (Suisse). Vit et travaille à Genève (Suisse).
Delphine Reist est une artiste contemporaine suisse dont le travail se déploie principalement sous forme d’installations. Cultivant un humour cinglant, les pièces de Delphine Reist ironisent sur les travers sociaux contemporains. De la montée des nationalismes à la dégradation des conditions de travail. En 2009, par exemple, son installation 100 fleurs épanouies se composaient de chaises de bureau ordinaires, tournant sur elles-mêmes sous l’action de moteurs électriques. Tandis qu’en 2017, sa pièce en tube de néon blanc Mitarbeiter denken positiv [les employés pensent positivement] n’était pas sans faire écho au Arbeit macht frei (1992) de Claude Lévêque. Avec Sous les drapeaux (2007), deux rangées de drapeaux français étaient agitées le long de barrières de sécurité, dans un parking souterrain. Tandis que Fête nationale (2011) aura mis le drapeau helvète à contribution. Actuellement, le travail de Delphine Reist est représenté par la Galerie Triple V (Paris) et la Galerie Lange + Pult (Zurich, Auvernier), notamment.
Delphine Reist : installations motorisées, ready-mades et humour cinglant
Delphine Reist a effectué un double cursus à l’ESAV-ESBA (École Supérieure d’Arts Visuels – École Supérieure des Beaux-Arts) de Genève (1991-1998). Elle a également été stagiaire à l’Académie des Beaux-Arts de Saint-Pétersbourg (2004-2005). Depuis la fin des années 1990, ses Å“uvres se déploient dans différents lieux : musées, galeries, parkings… Ses installations mécaniques motorisées scrutant les rouages culturels et sociaux (sociologiques, sociétaux, consuméristes). Moteurs, voitures, parkings, huiles de vidange, pétrole, nationalisme… De conflits lourds et insolubles, Delphine Reist tire des installations à la fois graves et presque drôles. Ou du moins sarcastiques. Même si les jeux de mots sont faciles. À l’instar de Chien de fusil (2008), présentant des fusils montés sur trépieds, pointant en fonction de détecteurs de mouvement. Évoquant tour à tour des snipers, des chiens de garde, ou encore Spot, le quadrupède robot développé par Boston Dynamics.
Références et détournements : ironie et regard critique sur la société contemporaine
Humour grinçant, Delphine Reist truffe son travail de références. Fontaine (2006), par exemple, met en scène bidons découpés, pompes et huile de vidange. Effectuant ainsi un drôle de parallèle avec Fontaine (1917-1964), de Marcel Duchamp. Sans Titre (2017) présente un aspirateur et Nettoyage (2013) se compose d’un balai serpillière à frange et d’un seau empli d’un liquide agité par un dispositif de fontaine. Les deux Å“uvres évoquent à leur tour l’installation La Joconde est dans les escaliers (1969) de Robert Filliou. Soit un ready-made composé d’un seau, d’un balai et d’une serpillière, affublés d’un écriteau sur lequel est inscrit le titre de l’Å“uvre. Depuis 2014, Delphine Reist travaille régulièrement avec Laurent Faulon. En 2016, leur exposition « Flux Tendu », dans les anciens abattoirs de Nice, aura confronté (avec un humour très macabre) le fonctionnement réel d’un abattoir et les produits finis (tels de confortables canapé en cuir, ready-made).