Daniel DEZEUZE — né le 1er février 1942 à Alès (France). Vit et travaille à Sète (France).
Daniel Dezeuze est un artiste français dont la pratique se déploie principalement sous forme de peinture et de sculpture. Il fait partie des membres fondateurs du mouvement Supports/Surfaces. Parmi ses Å“uvres emblématiques, à cet égard, se compte notamment Châssis avec feuille de plastique tendue (1967). Soit un châssis recouvert d’un film plastique transparent et incolore. Un travail à mi-chemin entre essence de la peinture et sculpture. Préfigurant ainsi la suite des recherches de Daniel Dezeuze, autour de la peinture, ses formes et supports, dans l’économie de moyens et de signes. Depuis 1999, le travail de Daniel Dezeuze est représenté par la Galerie Daniel Templon (Paris, Bruxelles). Il est également représenté par la Galerie Bernard Ceysson (Saint-Étienne, Paris, Luxembourg Ville), notamment.
Daniel Dezeuze : poésie, urbanisme, architecture et radicalité picturale, la fondation de Supports/Surfaces
Daniel Dezeuze est le fils de Georges Dezeuze, artiste peintre. Tout en fréquentant l’École des Beaux-Arts de Montpellier en candidat libre, Daniel Dezeuze étudie les lettres et l’espagnol à l’Université Paul Valéry. En 1962-1963, il assure la direction d’une Alliance Française dans les Asturies espagnoles. En 1964-1965, à l’aune d’une bourse, il fréquente l’Université de Mexico. Et rédige un mémoire sur l’urbanisation de Mexico. Daniel Dezeuze séjourne ensuite en Amérique du Nord. Après avoir effectué son service militaire à Toronto, il s’installe à Paris en 1967. En 1970, il obtient un doctorat avec sa thèse sur l’Å“uvre du poète chilien Vicente Huidobro. Peintre actif, il participe, au printemps 1969, à une exposition organisée par Jean-Pierre Pincemin et Claude Viallat à l’École Spéciale d’Architecture. L’exposition réunit également Marcel Alocco, Noël Dolla, Bernard Pagès et Patrick Saytour. Elle prélude à l’exposition « La Peinture en question » (au Havre, été 1969).
De l’essence de la peinture (châssis, structures et quadrillages) aux entrelacs porteurs d’imaginaires
En tant que participant à l’exposition « La Peinture en question », Daniel Dezeuze en cosigne la déclaration-manifeste. « L’objet de la peinture, c’est la peinture elle-même et les tableaux exposés ne se rapportent qu’à eux-mêmes […]. » Supports/Surfaces (1969-1971) naît dans cette dynamique. Durant la période, Daniel Dezeuze va ainsi multiplier les expositions collectives. Il rejoint ensuite la Galerie Yvon Lambert en 1971. Les figures du quadrillage et du vide marquent ses productions des années 1970. Châssis, échelles souples, dessins tremblés (collimateurs), tarlatane et gaze… Par l’économie de moyens, l’Å“uvre de Daniel Dezeuze explore alors le fait pictural. Entre Art Brut et Arte Povera, dans les années 1980, le geste et la figuration font retour dans son travail. Comme si, progressivement, l’attention aux matériaux s’était redonné un pouvoir d’existence. Le châssis orthogonal n’étant plus seulement un signe, mais aussi une matière : du bois organique, porteur d’imaginaire. Triptyque Taillis-Tao (2013-2014), par exemple, tisse ainsi des entrelacs.