Cy TWOMBLY — né le 25 avril 1928 à Lexington (USA) ; décédé le 5 juillet 2011 à Rome (Italie).
Cy Twombly est un artiste moderne américain. Il a consacré sa vie à la recherche en peinture, en dessin et en sculpture. Ses Å“uvres cultivent la narration et l’inclusion de l’histoire et des mythologies. Elles explorent les formes et l’informe, les glissements entre media. D’abord à contre-courant d’un Expressionnisme Abstrait très cloisonné par la pureté du medium. Puis en marge d’un Art Conceptuel focalisé sur l’instant formel ou perceptuel. Twombly a développé ses propres problématiques en cultivant la narration et l’inclusion de l’histoire, des interprétations. En prenant le risque d’explorer l’informe et l’impureté des media.
Cy Twombly : histoire, narrations et empiétements (dessin, peinture, sculpture)
Dès le début des années 1940, il prend des cours de peinture et d’histoire de l’art. Explorant différents lieux et types d’enseignement, il séjourne même, entre 1950 et 1951, au Black Mountain College. À l’issue de cette décennie de formation, il entreprend un long voyage d’étude (1952-1953) à travers l’Europe et l’Afrique du Nord en compagnie de Robert Rauschenberg. De cet apprentissage ressort une profonde indépendance par rapport aux mouvements dominants de l’art. Tandis que l’Expressionnisme Abstrait (Jackson Pollock) et le cloisonnement des media (Clement Greenberg) dominent, Twombly développe un art à contre-courant. Il revendique des influences historiques et narratives (mythologies gréco-latines, poésie épique). Il explore une sculpture picturale et des peintures-dessins en quête de volume sémantique. Son à -plat Academy (1955) laisse advenir l’inscription « FUCK », en capitale. Ou comment un simple mot peut produire du volume et des strates interprétatives.
Le dépliement d’une Å“uvre labyrinthique, au fil du temps
Convoquant les mythologies et les récits historiques, son travail s’est étoffé au fil des décennies jusqu’à atteindre une densité et un degré de concentration extrême, dans les années 2000. Dessins et peintures tourbillonnaires côtoient ainsi sculptures à empilements et empâtements. Et devant les spectateurs se déploient alors les vitesses et lenteurs de création de Cy Twombly. Autant de retranscriptions des différentes viscosités des processus créatifs, au fil d’une vie. Au fil d’une Å“uvre dédalesque, avec ou sans Minotaure. En 2001, à la demande d’Harald Szeemann, alors directeur de la Biennale de Venise, Cy Twombly produit Lepanto. Soit un monumental cycle narratif en douze tableaux, par référence à la bataille navale de Lépante, au 16e siècle, entre l’Empire Ottoman et la République de Venise associée aux États pontificaux.