Claude RUTAULT — né le 25 octobre 1941 aux Trois-Moutiers (France). Vit et travaille à la Celle-Saint-Cloud (France).
Claude Rutault est un artiste contemporain français dont la pratique se déploie sous forme de peinture. Incluant sculptures et installations, pour autant le travail de Claude Rutault est une réflexion picturale. Parmi ses Å“uvres emblématiques se comptent les nombreuses variations sur le thème mur/peinture. Autrement dit, murs et toiles enchâssées, peints de la même couleur. À l’origine de ce processus : une anecdote. En 1973, il emménage avec sa compagne dans une nouvelle maison. La naissance de leur fils étant proche, il effectue rapidement des travaux, dont repeindre la cuisine. S’apercevant de ce que deux petites toiles de 20×20 cm y sont encore accrochées, il repeint l’une d’elles dans la foulée. Pour la réaccrocher ensuite. Et depuis lors, son travail creuse les conséquences de ce geste spontané. Actuellement, le travail de Claude Rutault est notamment représenté par la Galerie Perrotin (Paris, New York, Hong Kong, Séoul, Tokyo).
Claude Rutault : peinture abstraite, règles du jeu, protocoles et instructions
Claude Rutault a commencé la peinture en autodidactique, à la fac, tandis qu’il étudiait droit et sciences politiques. Installé à Nantes entre 1960 et 1962, il fréquente la Galerie Argos et le Musée des Beaux-Arts, où sont exposées des peintures abstraites. S’installant ensuite à Bordeaux, il rencontre artistes et peintres abstraits. En 1968, Claude Rutault délaisse l’abstraction pour la figuration, qu’il perçoit comme étant plus critique. Puis il délaisse la figuration politique au profit du sport et du jeu, avec leurs règles, à l’instar des marelles (1971-1975). Dans un contexte pictural français notamment rythmé par BMPT (1966-1967) et Supports/Surfaces (1969-1972), l’épisode de la cuisine (1973) soulève des questions. D’abord de réalisation et de protocole, ensuite d’appartenance. En 1974, Format limite 3, par exemple, est une Å“uvre conditionnée : deux personnes différentes doivent en avoir la jouissance en alternance. Et dès 1974, la peinture de Claude Rutault devient un ensemble d’instructions.
Monochromes, définition/méthode (d/m), preneurs en charge… La refonte de la picturalité
Dans la continuité des marelles, les monochromes de Claude Rutault se distinguent lorsque leur est adjointe une règle. Soit la description-instruction : « une toile tendue sur châssis peinte de la même couleur que le mur sur lequel elle est accrochée. sont utilisables tous les formats standard disponibles dans le commerce qu’ils soient rectangulaires, carrés, ronds ou ovales. l’accrochage est traditionnel. » Il s’agit-là de la première ‘définition/méthode’ (d/m). Dès lors, ce n’est plus Claude Rutault qui réalise les Å“uvres, mais les galeristes et collectionneurs (les ‘preneurs en charge’). En 1975, son travail est exposé au Centre Pompidou, puis il participe à la Documenta de Cassel en 1977 et 1982. Abordant la peinture par le biais de la méthode, Claude Rutault agence concepts et processus de circulation. Avec dé-finition/méthode: AMZ (1984-1987), par exemple, la taille de l’Å“uvre dépend des informations fournies. La Galerie Perrotin propose d’ailleurs, sur son site, un AMZ Calculator.