Claude LÉVÊQUE — né en 1953 à Nevers (France). Vit et travaille à Montreuil (France) et Pèteloup (France).
Claude Lévêque est un artiste contemporain français dont les Å“uvres (sculptures, installations, espaces, objets…) convoquent souvent une forme d’ironie mélancolique, un peu punk. Les inscriptions au néon, d’une écriture manuscrite, comme malhabile et heurtée, représentent également un trait distinctif de son Å“uvre.
Claude Lévêque : sculpture, installations… Quand le malaise et la vacuité font Å“uvre, ou Mickey à Auschwitz
Dans les années 1970-1980, il créé des installations à tendances comico-conceptuelles. La peur du vide (1987), par exemple, reprend le motif de la roue de bicyclette duchampienne. À la fin des années 1980, il introduit le tube de néon dans son travail. Si MORT (1988) recourt à des enseignes lumineuses banches, Elie (1990) dessine quatre fleurs au néon blanc, d’après un dessin d’Elie Morin. Le travail de Claude Lévêque est ainsi marqué par l’appropriation, les références culturelles. Ainsi que par une certaine morbidité traitée de manière ludique et drôle. En 1992, l’œuvre Arbeit macht frei fait date. Elle juxtapose deux marqueurs culturels du XXe siècle : une reproduction malhabile d’un Mickey, en néon blanc, et une reproduction en acier du fronton du camp d’Auschwitz : Arbeit macht frei. Le travail rend libre. Au fil de son Å“uvre, Claude Lévêque crée des espaces où la vacuité occupe une place particulière.
Écrire au néon dans le ciel de l’art contemporain : architecture et poésie anarcho-punk
Le motif d’une arrivée après la fête revient aussi souvent : restes de liesse, tout le monde est déjà parti. Et de même, les inscriptions au néon sont réccurentes. Nous sommes heureux (1997), Je suis une merde (2001), Vous allez tous mourir (2001), Amertume (2005), Pourquoi vivre ? (2006), Rêvez ! (2008), Joie de vivre (2012), Ta gueule (2013)… L’Å“uvre de Lévêque sculpte des espaces où le désenchantement côtoie la poésie. Avec Modern Dance (2015), l’un des châteaux d’eau de Montreuil, brutaliste, se retrouve comme ceint de bulles lumineuses bleutées. Au fil de ses expositions, en France (Galerie Kamel Mennour, Musée du Louvre, MEP, CCC de Tours, Crac de Sète…) ou dans le monde entier (Moscou, Dallas, Bakou, Maastricht, Zürich, Biennale de Venise…), Claude Lévêque continue de cultiver une approche anarcho-punk de l’art contemporain. Autodérision incluse (Le Grand Soir, 2009).
