Candida HÖFER — née le 4 février 1944 à Eberswalde (Allemagne). Vit et travaille à Cologne (Allemagne).
Candida Höfer est une photographe allemande, affiliée au mouvement de l’École de Düsseldorf. Ses Å“uvres, en couleur, cultive une esthétique du constat, de l’état des lieux. Photographiant des espaces intérieurs, sans présence humaine directe mais entièrement façonnés par l’être humain, Candida Höfer livre des présences solides. Oscillant entre disparition et apparition, la photographie objective de Candida Höfer met en valeur la force des lignes, des trouées, des artifices et artéfacts. Dans une sorte de poésie visuelle à l’harmonie très mesurée, soulignant le factice et la vacuité des agencements humains. Actuellement, le travail de Candida Höfer est représenté par la Galerie Thomas Zander (Cologne) et la Galerie de Bellefeuille (Montréal), notamment.
Candida Höfer : la photographie, du photoreportage à la photographie objective (École de Düsseldorf)
Né d’un père journaliste, Candida Höfer a grandi à Cologne. En 1963-1964, elle effectue un stage d’apprentissage au sein du studio photographique Schmölz-Huth. Puis étudie la photographie d’art dans l’atelier d’Arno Jansen à la Werkschulen de Cologne (jusqu’en 1968). L’une de ses premières séries, Liverpool (1968) se tient ainsi à la frontière entre photoreportage et photographie plasticienne. Avec des portraits d’enfants, d’immigrés, de personnages âgés, de rues, d’usines et de bâtiments industriels, dans la ville portuaire de Liverpool. Candida Höfer intègre ensuite la Kunstakademie de Düsseldorf (1973-1982). Elle y étudie le film dans l’atelier de Ole John (1973-1976), puis la photographie dans l’atelier de Bernd Becher (1976-1982). Fondateurs de l’École de Düsseldorf, les époux Bernd et Hilla Becher ont développé une photographie sérielle et objective. Leur collection de châteaux d’eau, en noir et blanc, ont notamment marqué le paysage de la photographie allemande des années 1970. Candida Höfer réalise alors la série photographique Türken in Deutschland [Turcs en Allemagne] (1975-1979).
Des portraits aux situations, aux contextes… Disparition de la figure humaine, constat et état des lieux
Liverpool, Cologne, Düsseldorf, Hambourg… Ses premières séries incluent encore, sporadiquement, des êtres humains. Même si s’opère une disparition progressive. Ses photographies en couleur, à partir du milieu des années 1970, présentent vitrines, fenêtres, objets solitaires et isolés, dans l’espace urbain (de Düsseldorf, notamment). Développant ainsi une photographie du constat, entre intime de l’objet singularisé et recensement d’un inévitable processus de réification. Vitrines vides, fenêtres voilées et réfléchissantes, espaces déserts, comme désaffectés, points de fuite sans prétention… Sa photographie cultive une esthétique de l’immédiat, du donné. En 2002, Candida Höfer participe à la Documenta de Cassel. Et en 2003, elle représente l’Allemagne, avec Martin Kippenberger, lors de la Biennale de Venise.