En prenant ses distances avec la pratique de l’architecture pour se tourner vers celle multiforme d’un plasticien, Benoît Decque semble curieusement prendre à rebours l’évolution pluriséculaire au fil de laquelle un activité manuelle de construction acquit la dignité d’une création artistique – alliant dessin, peinture, sculpture… – de nature expressément intellectuelle jusqu’à devenir une voix autorisée à proposer des conceptions urbanistiques et, pour certains, bientôt à risquer des considérations sociologiques, voire anthropologiques d’une ambitieuse ampleur. En remettant lui-même la main à l’ouvrage pour des dessins, peintures, sculptures ou des installations et performances éphémères, nécessitant des gestes mécaniquement répétitifs, il ne renonce pas pour autant à l’exercice de la pensée et encore moins à la séduction esthétique. Il les affecte seulement d’une dimension ironique et bien plus souvent poétique n’hésitant pas, dans de discrètes célébrations d’humbles pierres brutes, à faire signe en deçà  de la présence et du « règne » des hommes.