Ann Veronica JANSSENS — née en 1956 à Folkestone (Angleterre). Vit et travaille à Bruxelles (Belgique).
Ann Veronica Janssens est une artiste contemporaine dont le medium principal est, en un sens, la perception des spectateurs. Son travail se déploie en sculptures, installations, vidéos… Métaux polis, métaux brossés, blocs de verre, tas de paillettes, huile de paraffine transparente et incolore… Les sculptures d’Ann Veronica Janssens jouent avec la lumière. Ou plutôt, sur les interactions entre matières, photons et systèmes perceptifs des spectateurs. Lumière, brouillard, air… Les espaces perceptifs d’Ann Veronica Janssens font de son art un lieu d’expériences esthétiques et sensorielles. Artiste internationale, elle a participé aux biennales de Sydney en 1998, de Venise en 1999, de Lyon en 2005… Son travail est actuellement (2017) représenté par la Galerie Kamel Mennour. Depuis 2009, Ann Veronica Janssens et Nahalie Ergino (directrice de l’IAC) développent le projet Laboratoire Espace Cerveau, à l’Institut d’Art Contemporain de Villeurbanne. Soit un travail de recherche explorant les rapports entre perception, espace et sensibilité.
Ann Veronica Janssens : sculptures, réfraction et réflexion de la lumière, expériences contre-intuitives
Avec Untitled (Orange), Scarlett et Sweet Blue, 2010, par exemple, des cubes de verre épais et transparents sont positionnés sur des socles de bois. Pour chacun, une sérigraphie colorée est peinte sur le dessus du socle. Et chaque aquarium, parfaitement juxtaposé sur son socle, est partiellement rempli d’huile de paraffine, avec ou sans eau distillée. La combinaison des différents coefficients de réfraction (épaisseur du verre, air, huile de paraffine, eau distillée…) aboutit à ce que la couleur sérigraphiée soit projetée à la surface du liquide. Les photons sont déviés de manière à ce que le spectateur perçoive le fond comme flottant à la surface du liquide. Avec Untilted 2014, c’est une longue barre de verre transparent qui vient modifier la trajectoire des photons. Et ces pures mises en valeur des lois de réfraction et réflexion de la lumière troublent ainsi la perception des spectateurs. Par des expériences intensément contre-intuitives.
Les espaces perceptuels, le projet Laboratoire Espace Cerveau (IAC) et les incursions chorégraphiques
Matériaux solides, liquides, brouillard, projections… Ann Veronica Janssens a d’abord commencé par étudier l’histoire de l’art en Angleterre, puis les arts visuels à Bruxelles. Depuis la fin des années 1970 son travail explore le perceptuel. Avec le projet Laboratoire Espace Cerveau, la Station 1 (2009) s’était par exemple attachée à étudier les Å“uvres de James Turell, Anthony McCall, François Morellet, Nam June Paik. En 2014, la Station 9 avait pour thème : « Arts sous influences et subversions, pour une conscience élargie ». Avec une conférence, notamment, du neurobiologiste Jean-Paul Tassin. Ainsi qu’une exposition à la Maison Rouge : « Sous influence, ars plastiques et psychotropes ». Parallèlement à ce vaste projet, le travail d’Ann Veronica Janssens fait l’objet de nombreuses expositions personnelles. À Londres, New York, Bruxelles, Berlin et Hong Kong, pour la seule année 2015. Ann Veronica Janssens a également travaillé avec la chorégraphe Anne Teresa de Keersmaeker, en 2007 et 2009.