Chez Ann Loubert, la culture d’une sensibilité littéraire depuis toujours alliée à la pratique quotidienne du dessin ont dégagé son art figuratif, élaboré selon ses propres termes « avec le motif », d’une sujétion à la ressemblance pour lui donner l’autonomie attentive d’une traduction. La liberté graphique et les imprévisibles accentuations colorées de ses carnets ont une vitalité fondée sur une entière implication physique et psychologique requise par son désir de « capter quelque chose de juste » dans les rencontres et les voyages, éprouvés comme essentiels pour le renouvellement permanent de son regard. Le portrait ne pouvait qu’être la situation optimale pour la poursuite dans la peinture d’un tel propos, la prédilection pour des formats permettant une identité d’échelle entre l’artiste, son modèle et le regardeur conférant ainsi une vérité troublante à cette écriture plastique de l’altérité.