Adel ABDESSEMED — né en 1971 à Constantine (Algérie). Vit et travaille à Paris (France) et Londres (Royaume-Uni).
Adel Abdessemed est un artiste contemporain algérien. Sa pratique englobe sculpture, installation, dessin, vidéo… Si son travail ne saurait s’y réduire, pour autant Adel Abdessemed a marqué les esprits avec Coup de tête (2012). Soit une sculpture en bronze, de cinq mètres de haut, figurant le footballeur français Zinédine Zidane. En train de donner un coup de tête au footballeur italien Marco Materazzi, lors de la coupe du Monde 2006. Soit un geste litigieux, effectué en réponse à une insulte à connotation raciste. Geste qui lui aura valu son exclusion du match de finale (ensuite remporté par l’Italie). D’abord exposée sur le parvis du Centre Pompidou Paris, la statue est acquise par l’Autorité des musées du Qatar. Elle aurait ensuite dû être exposée de manière permanente sur la corniche de Doha. En octobre 2013, cependant, elle en aura été retirée sur décision de justice, en raison de son caractère offensant.
Adel Abdessemed : gestes, actes et moments polémiques, en sculpture, installation, dessin, vidéo…
À l’instar de cette sculpture, prenant pour thème un instant polémique et ayant pour conséquence une réception polémique, le travail d’Adel Abdessemed ne laisse pas de marbre. Son Å“uvre Mon enfant (2014), par exemple, consiste en une sculpture d’ivoire (de mammouth), à peu près grandeur nature, de l’enfant du ghetto de Varsovie. Photographie anonyme prise, selon toute probabilité, par un soldat de la Waffen SS lors de la « liquidation du ghetto », en 1943, Arrestation dans le ghetto de Varsovie montre notamment un enfant de sept ou huit ans, terrorisé, bras levé. Mon enfant se fait sculpture de l’enfant de cette photo. Tout comme la sculpture Cri (2012) figure l’enfant photographiée après avoir été brûlée au napalm (1972), pendant la guerre du Viêt Nam. Dans la vidéo Don’t Trust Me (2008), des animaux (cheval, bÅ“uf, porc, mouton, faon et bouc) sont mis à mort à coup de massue.
Artiste contemporain international et cosmopolitique, entre minutie délicate et sourde violence
Adel Abdessemed a étudié à l’École régionale des beaux-arts de Batna (1986-1990), puis à l’École supérieure des beaux-arts d’Alger (1990-1994). En 1994, le directeur des beaux-arts d’Alger et son fils sont assassinés dans l’enceinte de l’école. Adel Abdessemed quitte l’Algérie pour la France. Il intègre l’École nationale supérieure des beaux-arts de Lyon (1994-1998). Notamment représenté, jusqu’à sa fermeture, par la Galerie Yvon Lambert, cette dernière consacre sa toute dernière exposition, en 2014, au travail d’Adel Abdessemed (« Solo »). En 2017, le travail d’Adel Abdessemed est notamment représenté par la Dvir Gallery (Tel Aviv, Bruxelles) et la Christine König Galerie (Vienne). Pendant un temps, il a également été soutenu par la David Zwirner gallery (New York). Polémique, le travail d’Adel Abdessemed cristallise l’attention. Il a déjà fait l’objet d’exposition personnelles à Berne, Milan, Vassivière, Milwaukee, Birmingham, Guangzhou, Glasgow, San Francisco, Cambridge (au MIT), Londres, Toronto, Doha, Tel Aviv…