Cowboy Tapisserie Pietà

L’exposition « Cowboy Tapisserie Pietà » rassemble à la galerie Air de Paris plusieurs œuvres de Thomas Bayrle à travers lesquelles se déploie l’ensemble de sa carrière, des années 1960 à aujourd’hui. Les œuvres aux techniques mixtes, de la gouache sur toile à l’impression numérique, en passant par le collage sur papier, la sérigraphie et la photographie, témoignent de la richesse créative du plasticien allemand.

Un cow boy, trois pietà et une vaste tapisserie

Le titre de l’exposition, « Cowboy Tapisserie Pietà » forme un télescopage des diverses œuvres qu’elle présente. Une structure pixellisée accrochée au mur forme un portrait de cow boy. Le portrait originel est celui l’acteur américain Fred Gwynne jouant dans le film d’horreur Pet Sematary, lui même adapté d’un roman de Stephen King. Dans cette œuvre qui condense plusieurs références de la culture populaire américaine est résumé l’intérêt de Thomas Bayrle pour l’art pop dont il fut un des pionniers.

Le terme « tapisserie » renvoie quant à lui au dernier projet de Thomas Bayrle, Pietà for World War I, une vaste tapisserie murale réalisée en collaboration avec les Ateliers d’Aubusson pour le centenaire de la Première Guerre mondiale. Trois nouvelles œuvres liées à ce projet sont présentées en avant-première. La technique de la tapisserie est familière à l’artiste qui a débuté dès 1956 une formation de tisserand dans une usine textile.

La tapisserie comme déclencheur d’une œuvre marquée par la production de masse

Cette expérience constitua le déclencheur de sa démarche artistique. Il trouve dans les motifs du tissage, ces répétitions de lignes, entrelacs de maille et la trame régulière l’incarnation formelle de l’industrialisation, de la communication de masse et de la reproduction des représentations, autant de thèmes centraux de son œuvre.

On retrouve la notion de production de masse dans de toutes nouvelles œuvres qui, par un jeu d’image dans l’image, incorporent des vues d’échangeurs routiers (I-phone Pietà, œuvre mêlant sérigraphie et gouache sur toile) ou des voitures et têtes de mort (World War I (plastische Autobahn auf Totenköpfen), œuvre associant peinture acrylique et impression numérique sur toile) dans une représentation de pietà. La même technique est utilisée dans le collage sur papier Mantegna / Rimini, datant de 1987, où des vues des plages de Rimini forent un portrait d’Andrea Mantegna.