Cover

Edouard Boyer
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Les questions de l’auteur, de l’œuvre en tant que création propre d’un sujet unique, de l’original, de la figure traditionnelle de l’artiste sont au centre de la démarche d’Edouard Boyer. La remise en question de ces notions passe principalement par un geste d’appropriation qui permet à l’œuvre de se redéployer et de se propager dans la réalité.

Ainsi l’artiste détourne le style du dessinateur de presse Willem, en l’augmentant par une production dessinée qui prendra d’autres formes. Au moyen de cette pratique de la dispersion, il traduit un double refus, celui du style  — le geste d’appropriation s’accompagnant d’un désapprentissage —  ainsi que celui de l’expression personnelle.

Cette pratique constitue également une forme critique de l’auteur en supprimant l’intention de celui-ci dans la réalisation. De même, il induit une suspension du goût qui, pour l’artiste, est une prison.

Il interroge aussi le statut de l’image de presse à l’ère du numérique. Dans la série «Cover», il établit des rapprochements par similitude entre des couvertures de magazine des années soixante à nos jours de manière à mettre en évidence l’évolution des représentations. L’ensemble est constitué de 120 couplages de revues qui, par ces jeux de correspondances et de temporalités différentes, brouillent la lecture des images.

A travers ces deux séries de travaux, Edouard Boyer remet en cause la signature comme gage d’authenticité. Les images sont simplement mises à disposition du spectateur qui se les approprie à son tour. A l’instar de Philippe Parreno et de Pierre Huygue, l’œuvre est conçue comme un dispositif réceptacle.