Cette page a été un peu chahutées en passant de l’ancien au nouveau site, les corrections sont en cours.  
Non classé

Couleur froide

13 Nov - 29 Jan 2011
Vernissage le 13 Nov 2010

John Batho s'intéresse aux rebuts et aux épaves déposés dans la rue. En captant ces objets sans valeur, ces laissés-pour-compte, l'artiste tente de révéler l’incongrue beauté qui s'en dégage.

Communiqué de presse
John Batho
Couleur froide

«Depuis quelque temps je suis attentif aux objets sans valeur, aux laissés-pour-compte, aux solitudes éprouvées. Au cours de mes déambulations, essentiellement dans les quartiers de l’Est parisien, je me suis arrêté devant ce qu’à l’ordinaire le regard évite, ce qui gêne, encombre les trottoirs, est jeté dehors. Des objets, mais aussi des êtres humains, que la rue finit par chosifier. Au jeu des sept erreurs, la rue est gagnante.

Rebuts, épaves: canapés ou vélos désossés, meubles disloqués, restes de quelque chose, en dépôts ordonnés, placés là provisoirement avant leur enlèvement, ou fatras de misère installés pour plus longtemps. Car les épaves — à savoir objets sans propriétaire — sont récupérées ici ou là par des sans logis pour créer des parcelles d’espaces domestiques exposés aux regards des passants, entre façades et chaussée.

Ce peut être un ramassis, pauvre parodie d’abondance, parfois nomade grâce aux chariots des centres commerciaux, ou un simple matelas étalé sur la voie publique. Ce peut être aussi une couverture dissimulant une forme humaine, recroquevillée à même le macadam. Présences insolites que la multiplication dans le paysage urbain rend banales. Présences dérangeantes, parfois à l’incongrue beauté.

Comment alors concilier l’esthétique et le social, l’esthétique et l’empathie? J’ai fait le choix du négatif pour répondre à cette question. Ainsi, tout en saisissant le sujet dans son actualité, je le tiens à distance comme pour une lecture sur négatoscope. Cette curieuse radiographie aux couleurs inversées réclame un examen attentif, évite que le regard ne se perde dans une lecture de surface. Au lieu d’apparaître dans la couleur qu’il renvoie, le sujet se révèle dans la couleur qu’il retient: ce qui se voyait orange devient bleu, le rose devient vert, l’ombre devient lumière… Seul le gris reste gris.

La vision en couleur froide qui en résulte, d’une beauté étrange, perturbe et désigne la crudité du réel, voile les identités pour en mieux dire l’affligeante universalité». John Batho

AUTRES EVENEMENTS Non classé