L’exposition « Correspondances / Vasistas / Histoire du regard à travers la fenêtre / Il se passe quelque chose entre nous… » à la galerie Mansart, à Paris, réunit les œuvres de sept artistes contemporains autour des notions de regard et d’imagination.
Le fil rouge de l’exposition : le regard et l’imagination
L’exposition reprend l’idée baudelairienne selon laquelle l’imagination serait un moyen de mieux se connaître et de mieux connaître le monde. Le parcours articule les dessins de Soufiane Ababri, les vidéos d’Anne-Charlotte Finel, les peintures de Johan Larnouhet, de Giorgio Silvestrini et de Niyaz Najafov et les installations de Ekaterina Vasilyeva et de Luca Resta autour de diverses thématiques qui se croisent, se répondent ou se reflètent. Toutes ont pour fil rouge le regard et l’imagination.
Les vidéos d’Anne-Charlotte Finel comme Cargo, réalisée en 2011, sont des œuvres propices au vagabondage de l’imagination. Elles ont en effet toutes pour caractéristique de favoriser les entre-deux, tant dans la forme, que dans le fond. Les images, souvent tournées soit la nuit soit au crépuscule ont un grain
très marqué et des couleurs incertaines, entre noir et blanc. Par ailleurs, ces images sont celles de territoires-frontières, entre ville et campagne, et reflètent une vision onirique, presque abstraite du réel.
La fenêtre comme ouverture sur l’imagination et les libres correspondances
Les tableaux de Johan Larnouhet usent des nouvelles possibilités qu’offre le numérique pour offrir des vues incertaines, que l’œil ne parvient pas à relier au réel. Par le biais de la modélisation virtuelle, il réalise des peintures semblables à des jeux de construction, dans lesquels des espaces intérieurs et extérieurs sont organisés de façon aléatoire. Dans une toile, Sans titre, réalisée en 2015, l’œil se perd dans une sensation de perspective induite par un sol à carreaux. Dans une autre, une fenêtre s’ouvre sur un fragment de paysage minimaliste et apparemment fictif. Un univers distancié qui laisse toute sa liberté au regard et à l’imagination.
Au fil des Å“uvres, l’exposition revendique un choix curatorial qui ne répond pas aux conventions : rien ici n’emprisonne l’imagination du spectateur dans des thèmes ou explications imposés. Fidèle à son titre, « Correspondances… », l’exposition entend au contraire libérer la réflexion du visiteur quant à l’interprétation des Å“uvres et même l’enjeu de leur présentation.