Mathieu Adrien Davy de Virville, Jean Dupuy, Laurent Saksik
Corps et Å“uvres, biofeedback en art contemporain
L’effet dit « biofeedback » a été connu et théorisé dans les années 1960. La longue tradition des travaux sur le rôle de la bioélectricité dans le fonctionnement nerveux et dans le mécanisme des contractions-relâchements musculaires, en constitue la base scientifique, expérimentale et conceptuelle. La notion de biofeedback renvoie au principe fondamental que les rapports entre l’organisme (organes et système nerveux) et l’environnement ne peuvent être pensés qu’en termes d’un conditionnement réciproque.
Chaque agissement du sujet vivant et intelligent est conditionné par l’environnement et l’environnement est conditionné, à son tour, par l’action du sujet vivant. Dans les années 1970 se sont multipliés les appareils qui permettent de contrôler différents paramètres physiologiques comme les états cérébraux, le rythme du pouls, les contractions musculaires…en fonction de différents événements extérieurs. Le biofeedback trouve alors sa première application dans le milieu thérapeutique.
On offre ainsi au sujet par le jeu d’amplification et de mise en image ou en son, la possibilité de penser de manière consciente la dynamique de ses propres réactions inconscientes. Une fois en contact avec le signal, le patient se rend compte des informations de son organisme, ignorées jusque là , et par une action volontaire et guidée par le thérapeute, il agit avec son organisme dans la direction désirée.
A la même époque, les artistes s’emparent du sujet : le mécanisme de biofeedback est exploité dans les recherches esthétiques et cognitives tout comme dans la musique électronique. L’expérience de Jean Dupuy Cône pyramide (1968), est l’initiatrice de ces projets. Se sont ensuite multipliées les installations incorporant les réactions physiologiques du spectateur dans le principe même de leur construction ou dans le processus de l’apparition de l’effet visuel recherché. L’exposition proposée par l’Espace de l’Art Concret est le résultat d’un travail de recherche menée par Marcin Sobieszczanski, professeur à l’Université de Nice Sophia Antipolis, depuis 2006.
Elle présentera les travaux d’artistes issus des pratiques du multimédia, de l’installation et du son. Des Å“uvres interactives seront ainsi disposées dans l’espace, comme celle de Laurent Saksik Lyre fera l’objet de concerts et performances par des personnalités du monde la musique.
A l’occasion du vernissage, l’Espace de l’Art Concret invite la Compagnie de danse Falafluuf pour une performance autour de la pièce Lyre de l’artiste Laurent Saksik.
L’exposition sera accompagnée d’un colloque qui débattra du sens et de la possibilité du biofeedback dans l’art.