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Corps de ballet

Les femmes de ménage sont partout mais on ne fait pas toujours grand cas de leur existence. La photographe Marion Poussier et l’auteur Mohamed El Khatib ont rencontré l’une d’entre elles avec laquelle ils ont décidé de créer un spectacle de danse. Cet ouvrage présente ce projet à travers une série de portraits de femmes dont le principal diplôme est leur corps.

Information

Présentation
Marion Poussier, Mohamed El Khatib
Corps de ballet

Elles sont partout et on ne fait pas toujours grand cas de leur existence: les femmes de ménage. Déconsidérées socialement — c’est le dernier des métiers mais c’est aussi le premier car on l’exerce souvent quand on ne peut en faire aucun autre.

La photographe Marion Poussier et l’auteur Mohamed El Khatib ont rencontré Corinne Dadat, femme de ménage avec laquelle ils ont décidé de faire un spectacle de danse. Pour la vérité mise en scène, ils ont demandé au réel de leur prêter des gestes, en initiant à partir du projet «Moi, Corinne Dadat», une série de portraits de femmes officiant dans l’entretien et dont le principal diplôme est leur corps.

Ils ont posé leur regard sur ces corps ouvriers et on rendu compte dans cet ouvrage de ces rencontres qui ont eu lieu à Bourges, Marseille, Évry, Amboise, Douai, Vire, Orléans, Hénin Beaumont… Ces femmes sont légion et ils ont fait de cette armée invisible un corps de ballet. Le chemin sera un donc un ballet, on partira du grand pour aller au petit, du travail des mains à la chorégraphie.

Cet ouvrage fait l’objet d’une création scénique par le collectif Zirlib: Moi, Corinne Dadat, ballet documentaire pour une femme de ménage et une danseuse. Spectacle créé à la Scène nationale d’Orléans les 13, 14 et 15 novembre 2014.

«L’anthropologie contemporaine note l’existence d’un corollaire paradoxal: plus un travail est utile à la société et moins il est rémunéré. Et souvent déconsidéré.

A travers cette expérience, nous avons voulu faire exister dans l’espace public ces corps et leur langage pour écrire ensemble une partition pour classe populaire.

Je me rends compte que ce souci d’écrire les classes populaires n’émerge qu’une fois qu’on en est sorti. Et la manière dont on restitue un monde est d’autant plus délicate qu’on ne le fait pas tout à fait avec les mots de ce monde-même. Les textes ont donc paradoxalement fait l’objet d’un travail de construction pour être au plus près de la vérité. Par ailleurs, ne souhaitant pas alimenter la mythologie ouvriériste, c’est sans complaisance qu’on a jugé plus utile de leur demander de danser plutôt que de nous raconter combien c’est dur de faire le ménage.

On a posé notre regard sur ces corps ouvriers, plus d’une centaine, et on a rendu compte ici de ces rencontres qui ont eu lieu à Bourges, Marseille, Evry, Ambroise, Douai, Vire, Orléans, Hénin-Beaumont… Ils sont légion et on a fait de cette armée invisible un corps de ballets en écho à la pièce chorégraphique intitulée Moi, Corinne Dadat dans laquelle danse la première des femmes de ménage que nous avons rencontrée.»
Mohamed El Khatib

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