L’exposition « Bottom » à la galerie Nathalie Obadia, à Paris, met à l’honneur le jeune artiste français Corentin Canesson en présentant ses peintures tantôt figuratives, tantôt abstraites, et nourries de références à la musique et à la littérature.
« Bottom » : la peinture de Corentin Canesson se nourrit de musique et de littérature
L’exposition s’inscrit dans la démarche que mène a galerie Nathalie Obadia depuis 2011 pour soutenir des artistes émergents en leur permettant d’exposer leurs œuvres dans la vitrine attenante à l’espace principal de la galerie de la rue du Cloître Saint-Merri. Pour cette carte blanche qui lui a été proposée, Corentin Canesson a choisi de présenter trois séries d’œuvres récentes.
Le titre de l’exposition, « Bottom », porte une double allusion : à l’album majeur du musicien Robert Wyatt, intitulé Rock Bottom, et à un des poèmes du recueil Illuminations d’Arthur Rimbaud, lui aussi intitulé Bottom. A travers ces références s’exprime d’emblée le caractère pluridisciplinaire de la pratique de Corentin Canesson qui est à la fois peintre, commissaire d’exposition et guitariste du groupe The Night He Came Home, et nourrit sa peinture d’inspirations musicales et littéraires.
Corentin Canesson, un style tantôt figuratif, tantôt abstrait, qui offre une large place au travail sur la matière
Le poème d’Arthur Rimbaud, qui s’ouvre sur l’évocation d’un oiseau, trouve un écho dans six tableaux récents extraits d’une série de peintures d’oiseaux débutée en 2014 par Corentin Canesson : réalisant alors chaque mois un portrait d’oiseau d’un mètre par un mètre, l’artiste illustre l’aspect parfois cloisonné de la peinture contemporaine par ces larges volatiles qui semblent se contorsionner pour tenir dans les mesures prédéterminées de la toile.
Une autre série de peintures comme Hundreds of Sparrows dévoile le versant plus abstrait de la pratique de Corentin Canesson : mettant l’accent sur le geste pictural, ces œuvres présentent de vastes surfaces de toile vierges ou au contraire des zones saturées de lignes irrégulières, de petites touches superposées ou de larges aplats, générant par leur juxtaposition d’intenses vibrations de couleurs. Enfin, des tableaux de petit format suggèrent, à travers un travail volontairement imprécis de l’épaisse matière picturale, des scènes érotiques.