La première édition de «Mutations/Créations» organisée par le Centre Pompidou, à l’occasion de son quarantième anniversaire, entend faire découvrir les applications des technologies numériques dans des domaines divers, notamment l’architecture et le design, comme le montre l’exposition «Convergence» de Ross Lovegrove.
«Convergence» : nature et technologie
L’exposition «Convergence», sous forme de rétrospective consacrée au designer d’origine galloise Ross Lovegrove, montre ainsi la manière dont ce dernier est parvenu à renouveler les rapports du monde naturel et de l’artifice, de la nature et de la technologie, en mettant en œuvre une vision générale du design tenant compte des possibilités offertes par l’apparition et le développement des «formes du digital», dès les années 1990.
Les technologies numériques donnant naissance à de nouveaux modes de conception et de production, Ross Lovegrove s’est employé à intégrer ceux-ci à sa pratique de designer. Mais la redéfinition de sa propre conception du design se fonde également sur une conviction. Il est désormais nécessaire d’envisager une véritable économie des matériaux et des formes qui rompe avec la simple production industrielle.
«Convergence» : un nouvel âge de la création
Designer industriel, Ross Lovegrove conçoit le design comme une activité totale qui ne saurait faire de distinctions disciplinaires. N’est-ce pas ce que suggère d’emblée le titre même de l’exposition ? Comme le précise Ross Lovegrove : «La notion de « convergence » est importante car elle rassemble arts et sciences. C’est une manière globale de concevoir qui doit jouer un rôle essentiel (et) débouchera sur des principes tangibles de création qui nous concerneront tous, où que nous soyons dans le monde.»
La signification du mot design s’en trouve changée ou plutôt réévaluée puisque celui-ci ne peut uniquement avoir pour objet la fonction. Selon Ross Lovegrove, le design doit s’orienter vers la recherche d’un minimalisme porteur de sens car, insiste-t-il, «le minimalisme dépourvu de sens est tout simplement bon marché, et si l’on prête attention à la manière dont sont fabriquées les choses, cela demande beaucoup d’investissement pour créer une forme.»
Depuis plus de vingt ans, Ross Lovegrove s’efforce donc de rendre concrète une telle perspective au travers de l’idée de DNA (Design, Nature, Art) renvoyant à aux rapports étroits entre technologies numériques, science des matériaux, et formes naturelles. Ross Lovegrove aime ainsi à parler d’un «essentialisme organique» qui trouve son origine dans les formes organiques que doit recréer le designer en recourant à e nouveaux matériaux dont il saura tirer profit des caractéristiques. Le design exige appropriation des formes naturelles et efforts de recherche pour atteindre à la légèreté des formes.