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Contributions

17 Oct - 26 Nov 2011
Vernissage le 15 Oct 2011

Voyage photographique au cœur de l’urbanité du XXIe siècle, après un constat unanime : Paris a disparu. D’«aire métropolitaine», Paris est devenu «Grand Paris», et doit repousser ses frontières historiques du métro et du périphérique pour se déplier le long des voies du RER et des lignes de tramway.

Alain Bublex
Contributions

Prenant acte de cette nouvelle physionomie, Alain Bublex tente de donner un visage à une métropole qui ne s’incarne que dans les plans et cartes aux tracés colorés et abstraits. Observateur méthodique, il s’écarte de la posture de l’explorateur adoptée par Maspero en son temps (Les passagers du Roissy-express, 1990). Il s’agit ici d’une expérience, d’un protocole rigoureusement développé et appliqué à l’ensemble du RER francilien. Le dessin des lignes du réseau et la cadence des trains détermine le parcours et le rythme des prises de vues.
Alain Bublex se désintéresse des paysages traversés, ou de ses compagnons de voyage, pour se concentrer sur ces nouveaux ports installés le long des fleuves ferroviaires : les gares. Il semble mettre à l’épreuve la volonté des urbanistes de faire des gares les nouveaux points de centralité de la métropole. Dans son exploration des abords et rues adjacentes, il ne s’agit en aucun cas d’élaborer un inventaire des structures et infrastructures, ou de rendre compte de la spécificité des lieux. Tout en proposant une vision fragmentée du tissu urbain, le photographe français souligne les correspondances, les interconnexions de ce territoire, pour rester ici dans le rail. Pas de non-lieux, seulement des lieux communs, lieux de l’expérience partagée, de la quotidienneté, mais aussi des lieux de la banalité.

Son esthétique de l’ordinaire fait alors écho aux travaux des photographes américains des News Topographics des années 1970, mais aussi et surtout à ceux du projet de la Mission Photographique de la DATAR des années 1980. Envoyés sur les routes pour représenter un territoire français en mal d’identité, les photographes missionnaires tentent de redonner une cohérence aux paysages contemporains. L’approche d’Alain Bublex est certes différente, mais la recherche de cohérence n’est plus dans l’image elle-même, mais dans l’accumulation des clichés. Une sérialité qui fonctionne comme un dialogue entre les parcelles d’un territoire souvent considéré comme éclaté. La stratégie mise en place aboutit ainsi à un panorama à la fois fidèle et surprenant : une forme urbaine affleure à la surface des flux.
Inventaire amusé et admiratif de constructivisme urbain, certaines photographies s’accompagnent d’un dessin qui élucide le fonctionnement apparemment impossible des objets représentés.

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