Communiqué de presse
Mathieu Pernot
Contrechamp, 2006-2007
Le travail de Mathieu Pernot s’inscrit dans la tradition d’un art politique nourri d’histoire et de sociologie. Il procède par séries qui sont des points de vue analytiques sur les grandes questions politiques et sociales de l’identité et de la mémoire, de l’aliénation et du progrès.
Les oeuvres réalisées à Cherbourg et à Béthune développent le grand cycle que l’artiste a consacré à l’architecture et à la ville en insistant, cette fois, sur la vision. Les Fenêtres, Cherbourg, 2006 (commande du CNAP) sont une métaphore de la fin des grands ensembles dont l’utopie des années 1960 s’est retournée en espaces de violences sociales et mentales.
Néanmoins, comme le souligne Michel Poivert, l’artiste privilégie le contrechamp: «Mathieu Pernot s’est installé dans le bâtiment avant sa destruction pour en offrir moins une dernière image que les dernières images que ces machines à habiter – qui étaient aussi des machines à voir – étaient à même de produire» (in Images d’un renouvellement urbain, Le Point du Jour, 2008).
Si les vues de Cherbourg renouent avec le modèle pictural classique de la fenêtre, les oeuvres réalisées avec le soutien d’Artois Comm. à Béthune en 2007 jettent le trouble. Prises dans un immeuble HLM au cours de sa destruction, les photographies de papiers peints des appartements abandonnés jouent subtilement de l’illusion du trompe-l’oeil, tandis que les points de vue basculés des trouées des anciennes colonnes d’évacuation font perdre tout repère au spectateur.