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Contre l’art global. Pour un art sans identité

Jean-Claude Moineau, ancien artiste converti à une pratique «méta-artistique», c’est-à-dire «traitant (de façon critique) de l’art», expose dans ce recueil de quatorze textes rédigés entre 2004 et 2006 sa réflexion sur l’art contemporain et sa globalisation.

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Présentation
Jean-Claude Moineau
Contre l’art global. Pour un art sans identité

«L’art global n’est pas tant un art intégral qu’un art intégralement intégré, ayant — après l’échec de ce qu’il pouvait encore y avoir de velléité critique dans le postmodernisme et le constat que toute visée critique se trouve inexorablement absorbée par ceci même dont elle entend faire la critique — abandonné toute dimension critique qui supposerait un ailleurs, s’appliquant sans relâche à faire passer dorénavant toute ambition critique pour réactive. (…)
L’art global est un art destiné non tant à un public qu’à la fois au marché, en voie de mondialisation, et aux institutions, tant nationales que supranationales. C’est l’art le plus institutionnel qui soit, l’art hyper institutionnel qui a délaissé toute critique des institutions comme de l’art en tant que tel. L’art des grandes messes et kermesses, des grandes foires et foirades internationales de l’art. (…)
A une époque où l’art se globalise de plus en plus, il ne saurait être, en art comme ailleurs, d’alternative dans une quête identitaire nécessairement vouée à l’échec. L’hypothétique come-back identitaire (quand bien même les identités ne sont jamais données d’avance mais sont toujours à construire) et la globalisation, loin de s’opposer, ne sont que les deux versants d’une même réalité. Aussi la résistance à l’art global ou globalitaire ne saurait-elle venir d’un quelconque art à caractère identitaire, local, localisé ou délocalisé ni même fractal (les différentes tentatives d’art identitaire de ces dernières années n’ont fait, pour finir, que se couler dans le mainstream), mais vient-elle bien de l’art post-identitaire qu’est l’art sans identité d’art.»

Jean-Claude Moineau a développé dans les années 1960 de nombreuses activités artistiques et «méta-artistiques» tournées notamment vers l’art processuel, le livre d’artiste, la poésie visuelle, l’event, la performance, le mail art, «l’art au-delà de l’art». Puis, comme tant d’autres, dans le contexte des années post-1968, il a interrompu toute activité artistique. Ce qui ne l’a toutefois pas empêché de continuer à être attentif à l’actualité de l’art et aux apories dans lesquelles celui-ci se débattait. Ce en quoi la démarche de Jean-Claude Moineau est restée, malgré tout, «méta-artistique», au sens de «ce qui traite (de façon critique) de l’art».
Depuis 1969, Jean-Claude Moineau enseigne la théorie de l’art à l’université Paris-8 tout en adoptant une «attitude» (au sens où Michel Foucault parle d’«attitude de modernité») à la fois prospective et critique sur l’art en train de se faire. Il a publié en 2001 L’Art dans l’indifférence de l’art, Paris, PPT.

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