L’exposition « Contes de l’homme meublé » au 22, à Nice, présente de récentes installations d’Alexandra Guillot, réunies en un environnement sombre, propice au rêve et à l’altération de la perception.
Les « Contes de l’homme meublé » ouvrent les portes de l’imaginaire
Le titre de l’exposition, « Contes de l’homme meublé » évoque déjà la dimension imaginaire et fantastique de cette proposition d’Alexandra Guillot. Convoquant le philosophe Walter Benjamin qui, dans un texte sur le kitsch onirique, décrit la quête de la fleur bleue comme celle du rêve inaccessible, Alexandra Guillot imagine un environnement provoquant un état semblable au rêve.
L’exposition est entièrement plongée dans l’obscurité, un rideau noir tamisant la lumière entrante. Plus qu’une évocation morbide, c’est une mise en sommeil de la raison et le développement de nouvelles formes de réalité qui sont recherchés. A mesure que l’on avance s’installe en notre esprit un léger flottement, nos sens sont à la fois sollicités et engourdis.
Alexandra Guillot explore la frontière trouble entre rêves et réalité
Ainsi se crée une situation semblable à celle qui précède le sommeil, propice aux hallucinations, au rêve éveillé, à la confusion entre fiction et réalité, en un mot : à l’imagination. L’installation intitulée Mon esprit divague, vague, réalisée en 2016, offre d’irréelles visions derrière une vitre, la nuit tombée. Des dessins fantastiques tracés sur un mur derrière la vitre sont éclairés par un néon posé au sol en bas du mur, tandis que la pièce où l’on se tient est plongée dans le noir.
Plus loin, l’installation Le repos des sereins associe plusieurs cages, éclairées pour certaines par des ampoules, et recouvertes de voiles blancs. L’ensemble évoque aussi bien de menaçantes présences fantomatiques que de petits lits à baldaquin synonymes de cocon et d’intimité réconfortante. Les œuvres d’Alexandra Guillot explorent le seuil entre le monde des rêves et l’éveil, entre le quotidien et l’extraordinaire, entre le monde et nous.