Hiroshi Sugimoto, Gilberto Zorio, Lisa Oppenheim, Roman Signer, Prudencio Irazabal, Peter Joseph, Véronique Joumard, Bouchra Khalili, Bernd Lohaus, Stephen Maas, Panamarenko, Ann Veronica Janssens
Constellations
Suggestions de matériel d’exploration galactique, étoiles, soleils, lunes, spectres, ondes, évocations de Voie Lactée et de nuages dans la sphère céleste. Les objets gravitent au sein l’exposition interstellaire «Constellations».
Le corpus sélectionné permet de présenter des acquisitions récentes telles que The Constellations (2011) de l’artiste marocaine Bouchra Khalili et Lunagram (I-VI) (1851-2010) de l’artiste américaine Lisa Oppenheim, associées scénographiquement à des œuvres appartenant à la collection du Frac Nord-Pas-de-Calais depuis plus d’une dizaine d’années, comme Per purificare le parole (1978), étoile de terre cuite et acier, de l’artiste italien Gilberto Zorio.
Des œuvres de tous médias s’associent pour créer un propos unique, tels que le livre-objet Toymodel of Space (1993) et la maquette de vaisseau spatial Verti-vortex (1981) de Panamarenko, ou encore les photographies Lunes, Soleils (1993) de l’artiste française Véronique Joumard représentant des moments opposés de la journée, effaçant les évolutions possibles d’un stade à l’autre. Si les chercheurs scientifiques interrogent le rapport d’échelles, de la particule à la matière, les œuvres Micht (1979) et Nichts (1979) de l’artiste allemand Bernd Lohaus par exemple, nous rapportent à notre propre existence au sein d’un espace-temps prédéfini.
L’exposition «Constellations» est à concevoir comme une source d’interpénétrations entre art et science. Relation à la matière, exercices de regard sur le monde et construction des connaissances en sont les points de liaisons, sujets de dialogues entre ses domaines, questionnant le commencement et la fin d’histoires qui se croisent. De même que dans le ciel nocturne, les tracés produits par des alignements d’étoiles forment des constellations qui parfois nous semblent familières, les œuvres choisies invoquent un sentiment de sublime infini. Tout comme la cosmologie à l’origine de multiples théorèmes et autant d’articles produits par des générations de scientifiques, les œuvres d’art ont amené des pensées convergentes ou divergentes. L’itinéraire de l’exposition n’est figé ni dans l’histoire des œuvres, ni dans l’espace occupé par celles-ci dans l’exposition. L’expérience perceptive amorce une machinerie complexe, oscillant entre acceptation et incompréhension.
Une pratique de la réception est ici mise à l’honneur. Tandis que les constellations furent des objets de mesure et d’attention pendant des siècles, elles ne sont désormais plus réellement connues. Les observateurs du ciel, qui jusqu’alors ne s’attachaient qu’aux figures formées par les étoiles pour les identifier, peuvent désormais aller au-delà des simples apparences et faire face à ces «particules élémentaires» grâce aux multiples visions qu’en proposent les Å“uvres de la collection du Frac Nord-Pas-de-Calais.
Commissariat
Hilde Teerlinck