[Conférence] Centre Pompidou : Un Dimanche, une œuvre

Lieu
Centre Pompidou

Communiqué de presse
Murakami Saburo, Passage, 8 novembre 1994, (Traversant les écrans de papier),1994.
Reconstitution à Paris d’une performance de l’artiste réalisée à Tokyo en 1956 lors de la deuxième exposition «Gutai». Sept châssis en bois recouverts sur chaque coté de feuilles de papier craft (14 feuilles) couvert de poudre d’or. Bois, papier craft, poudre d’or. 240 x 240 cm.

Murakami Saburo (Kobe, 1925 – Kyoto, 1996) est l’un des artistes les mieux identifiés du groupe japonais fondé en août 1954, Gutai bijutsu kyôkai (Association d’art concret). Les photographies de son Å“uvre la plus célèbre, Traversant les écrans de papier, ont fait de son travail une référence parmi les «précurseurs du happening» dans l’ouvrage canonique de Allan Kaprow, Environments, Assemblages and Happenings (New York, 1965), occasionnant de nombreuses reprises dans des expositions internationales, jusqu’à l’exposition «Hors Limites, l’art et la vie, 1952-1994» (Centre Pompidou, 1994).

Comme les peintures réalisées avec les pieds par Shiraga Kazuo, autre membre de Gutai, cette œuvre de Murakami a été par là même intégrée aux préoccupations de la critique occidentale des années 1960. Tout d’abord, le dépassement de la peinture dans l’action ; ensuite la démarche irrévérencieuse et destructrice, assimilée à un geste néo-Dada.

La «performance» de Murakami connaît des versions multiples. Elle a pour origine Six trous, œuvre présentée à l’ouverture de la première exposition d’art Gutai, organisée à Tokyo en 1955, où l’artiste perce «instantanément» six béances dans un assemblage de trois écrans de papier montés sur châssis.
Par la suite, Murakami étend le dispositif en multipliant les écrans, comme dans la performance de 1956 ici réinterprétée, ou bien en fait une œuvre participative en obstruant l’entrée des expositions Gutai à l’aide des mêmes écrans de papier , avec le titre Veuillez entrer s’il vous plaît. L’œuvre connaît également une variante significative dans le Festival de l’art Gutai sur scène en 1957, création collective où les notions de frontalité et de visibilité, la représentation spectaculaire et sa déception, l’éphémère et la disparition, sont mis en jeu avec une intensité rarement atteinte dans l’histoire des arts de la scène.

En éclairant les origines de l’œuvre de Murakami dans Zero-Kai, le groupe Zero japonais fondé deux années avant Gutai, avec Shiraga Kazuo et Tanaka Atsuko, apparaissent les spécificités de cette démarche artistique au regard de la critique avant-gardiste de l’Occident.

Un dimanche, une Å“uvre
Un artiste, un conservateur, un écrivain, un historien ou un critique d’art propose un regard singulier sur une œuvre choisie dans les collections du Musée national d’art moderne. Régulièrement, l’œuvre est musicale, choisie parmi celles de compositeurs familiers de l’Ircam, Institut de recherche et de coordination acoustique / musique. Celle-ci est alors analysée par un interprète ou un musicologue.

Infos pratiques
> Lieu
Centre Pompidou — Petite salle
Place Georges Pompidou. 75004 Paris
M° Rambuteau ou Châtelet-Les Halles
> Horaire
11h30
> Contact
T. 01 44 78 12 33
www.centrepompidou.fr
> Tarifs
Tarif plein : 4,50€. Tarif réduit : 3,50€, gratuit pour les adhérents.