Cécile Paris
Conduire, danser et filmer
Cécile Paris s’attache aux potentiels fictionnels de l’image et du son. La ville et ses cultures sont, pour elle, un terrain de jeu à découvrir, expérimenter et inventer. Elle puise dans les formes dites populaires, dans un véritable travail de reprise, au sens musical du terme. Rejouant et rechargeant un héritage culturel occidental, elle mène en creux une mise en question de la (dé)construction de l’identité. Avec un rapport d’énergie et de sentiment créé par le son et l’image, l’écriture en image de Cécile Paris travaille le micro-récit qui s’épanche au frottement de la rêverie personnelle. Comme une chanson, un refrain fait d’images, elle offre une vision personnelle d’un monde où flotte un parfum de regret, quelque chose de romantique mêlé à une rébellion masquée.
Parler d’exposition peut constituer une gageure pour cette artiste dont les sphères d’expression et d’expérimentation se situent volontiers en marge des canaux classiques de la présentation de l’art, peut-être jugés trop «déconnectés» des réalités de cité. Pourtant à Passerelle Centre d’art contemporain, Cécile Paris prend le parti d’inscrire ses nouvelles productions, toujours construites dans l’intervalle heureux entre récit d’expérience et poésie pure, dans une histoire de son propre travail.
Pensée comme une installation accompagnée de ce qui s’avère être sa première publication d’envergure sur sa pratique jusqu’à aujourd’hui, «Conduire, danser et filmer» rejoue et déjoue des pièces antérieures comme autant de symptômes de ses obsessions productivistes motrices d’une pratique résolument vivante et assise. En d’autres mots, Cécile Paris taille la route en gardant un œil dans le rétro.
Et l’exposition de conjuguer vidéos, installations, photographies et collages dans un environnement total dont chaque pièce devient à la fois l’élément et l’artefact. Dans la poursuite des logiques collaboratives qui alimentent depuis toujours son travail, Cécile Paris embarque à Brest ses compagnons de route, le compositeur Renaud Rudloft et les artistes Florian Sicard et Frédéric Vaësen. Le premier construit la ligne mélodique de la pièce vidéo centrale dans laquelle le second prend le volant tandis que le troisième gare sa NMH Nouvelle Machine Habitable sur le parking de l’exposition.
Vernissage
Vendredi 5 juin 2015 Ã 18h