ART | EXPO

Concrete Islands

09 Avr - 17 Avr 2011
Vernissage le 09 Avr 2011

Les artistes invités proposent tous, à leur manière propre, une exploration des liens, ou de l’absence de liens, existant entre l’architecture, la société et la nature, et commentent, célèbrent ou critiquent des projets architecturaux qui se situent à différents stades d’habitation, de déréliction ou de destruction.

Communiqué de presse
Andreas Angelidakis, Iwan Baan, Frédéric Chaubin, mounir fatmi, Niklas Goldbach
Concrete Islands

Pous sa première exposition à Paris, la galerie genevoise Analix Forever a choisi le thème de l’architecture, dans la foulée de l’exposition «Sans anesthésie»et du premier colloque international d’«Architecture émotionnelle» que la galerie a organisés à Genève en janvier 2011.
Elias Redstone*, commissaire de l’exposition «Concrete Island», a réuni cinq artistes, photographes et vidéastes, mounir fatmi et Andreas Angelidakis, avec lesquels Analix Forever travaille régulièrement, ainsi que Iwan Baan, Frédéric Chaubin et Niklas Goldbach.

Le titre de l’exposition, «Concrete Islands», suggère que l’architecture se trouve aujourd’hui dans une certaine forme d’isolement, que celui ci soit géogrpahique, social ou idéologique. Les artistes invités proposent tous, à leur manière propre, une exploration des liens, ou de l’absence de liens, existant entre l’architecture, la société et la nature, et commentent, célèbrent ou critiquent des projets architecturaux qui se situent à différents stades d’habitation, de déréliction ou de destruction.

Andreas Angelidakis, art-chitecte par excellence, présente Troll, un film fantaisiste qui raconte l’histoire de «Chara» (la joie), un immeuble athénien construit dans les années 1960 par Spanos et Papailiopoulos, à une époque pleine d’espoir — un immeuble qui constituait presque un quartier autour de grands espaces verts. Mais Chara n’aime plus l’évolution d’Athènes, son urbanisation exhaustive, son économie à la dérive, et décide de s’en aller… Angelidakis avait déjà réalisé Walking building, un film sur le nouveau musée, un musée mobile engloutissant la ville entière… Chara quant à elle veut devenir une montagne et retourner à la nature — mais peut-être bien que l’état de ruine vers lequel elle semble évoluer est le meilleur chemin vers ce retour à la nature qu’elle appelle de ses vœux.

Iwan Baan photographie l’architecture, et pas n’importe laquelle: il choisit ici les deux projets architecturaux les plus ambitieux du XXe siècle: Chandigarh et Brasilia. Mais il ne photographie pas seulement cette architecture hautement symbolique — non, il photographie des gens. Des gens qui vivent une forme d’intimité avec le «concrete», et que l’artiste nous montre, au sein des bâtiments de ces deux villes magiques, comme des corps humains non seulement en action mais aussi en interaction avec le corps urbain.

Frédéric Chaubin a passé cette dernière décennie à photographier avec passion et quasi-compulsion tout ce que l’architecture soviétique utopiste des années 1960-1980 recèle d’étonnant, de contradictoire, d’atypique. A une époque totalement standardisée, voilà que des architectes construisent d’improbables et utopiques bâtiments qui nous évoquent des églises et des palais perdus. Chaubin s’est fait le témoin infaillible de ces rêves d’architectes anti-.conformistes dont la liberté créative immense réussit à se réaliser d’une manière totalement inattendue et paradoxale au sein d’un système (soviétique) extrêmement normé. Comme en hommage à l’imagination de ces architectes, Chaubin va encore souligner la dimension dramatique des bâtiments qu’il aura chassés comme l’on cherche les perles les plus rares!

mounir fatmi, quant à lui, pendant quatre ans en résidence au Chaplin à Mantes La Jolie, a filmé la démolition des barres et des tours du Val-Fourré. D’immenses es pelles mécaniques opèrent le corps urbain, ouvrent les chambres à coucher où les corps ont vécu, aimé, dormi, les cuisines où ils ont mangé, bu, fêté, les salons où ils se sont assis… et jusqu’aux salles de bains où l’intimité du corps se voudrait protégée pour toujours. La violence est irrémédiable, les villes ne se détruisent pas dans la douceur. Architecture Now nous signifie que l’architecture aujourd’hui n’est pas seulement dans le grandiose, mais aussi dans la destruction. Une destruction qui redonne toute sa place à la nature — et à la musique.

Niklas Goldbach, dans Gan Eden, inverse lui aussi la relation entre architecture et nature: il ne s’agit pas dans ce film de parler d’une architecture qui aurait pris la place de la nature, mais de l’envahissement progressif, par la nature, du pavillon hollandais conçu par MVRDV pour l’exposition universelle de l’an 2000 à Hanovre, en Allemagne. Ce pavillon, conçu initialement comme un parc, laissé à l’abandon, semble en devenir un, mais d’un autre type: une ruine en transition entre utopie et dystopie, une transformation que les mêmes architectes qui ont conçue le pavillon célèbrent aujourd’hui.

Vernissage
Samedi 9 avril. 14h-20h.

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