En 2009, naissait le concours (Re)connaissance, destiné à apporter un soutien à la danse contemporaine en assurant la visibilité et la diffusion de chorégraphies peu connues. Dix ans après, il est remanié pour prendre la forme du concours Podium. Les lauréats des trois prix décernés verront leurs œuvres être intégrées aux programmes des institutions culturelles partenaires. Les douze chorégraphies sélectionnées, retenues pour leur qualité artistique et leur accessibilité à un large public, témoignent du foisonnement de formes et de thèmes adoptés par la danse contemporaine.
Les solos et duos en lice pour atteindre le podium
Du côté des solos, Lost in Ballets Russes (2018) fournit une lecture personnelle et familiale de l’histoire de la danse : la chorégraphie est créée par Lara Barsacq, arrière-petite nièce de Léon Bakst, fameux costumier et décorateur des Ballets Russes. Le danseur Benjamin Coyle est, quant à lui, retenu pour son Å“uvre Eldfell (2017) qui explore la solitude et de l’expérience sensorielle de la nature, inspirée par l’ascension qu’il a faite d’un volcan en Islande. Enfin, Nach interprète également seule sa chorégraphie Cellule (2017), inspirée du KRUMP, danse née à Los Angeles dans les années 2000.
Du côté des duos, concourent pour le podium : Percée Persée (2014) de Rémy Héritier, qui cherche à aligner chorégraphie, partition musicale et lumineuse ; Délices (2015) d’Aina Alegre, qui interroge l’altérité à travers l’impossibilité d’une fusion entre deux corps ; Suite (2015) de Julie Coutant et Eric Fessenmeyer, qui explore la vibration et la résonance d’un corps à un autre.
Les chorégraphies pour quatre danseurs sélectionnées pour le concours PODIUM
Danza Permanente (2012) de DD Dorvillier compose une chorégraphie sur l’Opus 132 en La mineur de Beethoven, quatuor à cordes notoirement complexe, dont chaque instrument est incarné par les mouvements d’un danseur. Dans un tout autre registre, Initial Anomaly (2019), de Louise Baduel & Leslie Mannès, traite de l’impact des nouvelles technologies, notamment l’intelligence artificielle, sur notre quotidien.
Léa Tirabasso fournit, quant à elle, avec The Ephemeral Life of an Octopus (2019), une vision tragi-comique de l’étrangeté d’avoir un corps. Simon Tanguy convoque également le burlesque dans Fin et Suite (2019), danse entre angoisse et libération dans un contexte apocalyptique. Dans une même confrontation à l’irréversible, mais sur un ton plus grave, Lali Ayguadé questionne dans iU an Mi (2017) la corporalité du sentiment d’impuissance que peut susciter un enterrement. Pour finir, Saief Remmide propose avec NaKaMa (2018) une création coopérative qui prône la considération de l’autre pour garantir le faire ensemble, mettant en application le concept japonais nakama.