DANSE | FESTIVAL

Concordan(s)e #14

24 Fév - 09 Avr 2020
Vernissage le 24 Fév 2020

Faire se rencontrer sur scène le mot et le geste, la littérature et la danse, l’écrivain et le chorégraphe : voici le défi que le festival Concordan(s)e lance chaque année à plusieurs duos d’artistes. Librairies, bibliothèques et salles de spectacles franciliennes accueilleront cette année les spectacles de sa quatorzième édition.

Le festival Concordan(s)e est né de la volonté de produire une rencontre entre le mot et le geste, la littérature et la danse, sur un seul et même espace scénique. Chaque spectacle a été créé par un chorégraphe et un écrivain qui ne se connaissaient pas auparavant. De leur collaboration résultent un texte et une chorégraphie inédites, mêlés dans une création scénique dont les deux artistes sont les interprètes. Le festival itinérant porte ensuite ces créations originales dans différents lieux emblématiques des univers du livre et de la danse à travers toute l’Île-de-France, tels que des bibliothèques ou des salles de spectacles.

Le festival Concordan(s)e : de nouveaux spectacles, de nouveaux mystères

L’édition 2020 du festival Concordan(s)e met en avant sept spectacles, dont trois créations. Eddy Pallaro, acteur et dramaturge, ainsi que Jean-Baptise André, initié à la danse, au théâtre et aux arts du cirque, créent L’Orée (2020), un spectacle qui fait l’économie du mot comme du geste. Tout commence alors que deux hommes sont allongés au sol, terrassés par la fatigue, en chemin vers l’orée. L’orée de quoi ? Cela reste à découvrir.

Le mystère se trouve également au cÅ“ur du spectacle Insomnie (2020). C’est exceptionnellement que l’on trouve un trio derrière sa conception : les chorégraphes Edmond Russo et Shlomi Tuize, ainsi que l’écrivain Bertrand Scheffer. Insomnie retrace la nuit sans sommeil d’un homme dont l’imagination et la mémoire sont en ébullition, jusqu’à sembler prendre vie dans l’obscurité. Peut-être l’homme n’est-il pas aussi seul qu’il le croit…

Enfin, Concordan(s)e réunit à nouveau le chorégraphe Frank Micheletti et l’écrivain Charles Robinson dans No more spleen (2020), qui fait suite au spectacle qu’ils avaient conçu pour l’édition 2017 du festival : The Spleen. Il s’agissait alors d’une enquête sur les nouvelles ivresses technologiques, politiques et sexuelles de nos sociétés, qui virent facilement à l’intoxication. Le spectacle prenait la forme d’un mélange des genres, entre western, thriller et documentaire. No more spleen étend l’univers commun que les trois artistes ont créé tout en se montrant à contre-courant du précédent spectacle.

Le festival Concordan(s)e : créer un langage commun entre littérature et danse

Concordan(s)e accueille également des créations issues des éditions précédentes. L’écrivaine Alice Zeniter et le danseur Orin Camus intriguent avec Vous ne comprenez rien à la lune (2018). Le spectacle part du constat que plusieurs des douze hommes qui se sont rendus sur la Lune ont vu leur vie prendre une tournure sombre et mystérieuse suite à leur voyage spatiale : alcoolisme, dépression, internement, mysticisme biblique, complotisme autour des extraterrestres… Une question s’impose donc : que leur est-il arrivé sur la Lune ?

Dans Poid(s), la chorégraphe Catherine Dreyfus et l’écrivaine Catherine Grive explorent une tout autre aventure, qui comporte aussi son grain de folie : la maternité – son désir, son expérience, ses déceptions – à travers l’histoire d’une femme qui souhaite à tout prix accoucher d’un fils. L’univers fantaisiste du spectacle joue sur l’homonymie des mots « pois » — qui parsèment le décor – et « poids » — en référence, entre autres, à la grossesse.

Enfin, le danseur de hip-hop Amala Dianor, ainsi que le romancier et dramaturge Denis Lachaud, ont fait de la tentative de trouver un langage commun, par-delà les disciplines, l’objet de leur spectacle. Xamûma fane lay dëm, Je ne sais pas où je vais (2019) explore ainsi l’élaboration d’une langue à la jonction des systèmes de communication de deux personnes. Le spectacle déploie doucement l’éventail de possibilités d’expression corporelles, verbales et écrites.

Joanne Leighton, chorégraphe belge, et Camille Laurens, écrivaine française, cherchent également les intersections entre leurs arts dans un spectacle dont le titre unit leurs noms de famille : L&L (2019). A partir de leurs disciplines respectives, elles explorent la répétition – du geste ou du mot – et la marche – cheminement physique ou syntaxique. Leur but est d’y déceler l’altérité née de l’altération du même.

Le programme du Festival, avec les dates et lieux des représentations de chaque spectacle : https://concordanse.com/#programmation

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