— Auteurs : Bart De Baere, Jean Digne, entretien de Jacques Rancières avec Hans Ulrich Obrist, Jochen Gerz, Saskia Bos, Corinne Evens, Hou Hanru, Sergio Risaliti
— Éditeur : Evens Foundation, Anvers et Paris
— Année : 2002
— Format : 29 x 23 cm
— Illustrations : nombreuses, en couleurs et en noir et blanc
— Pages : 176
— Langues : anglais, français, néerlandais
— ISBN : 807309
— Prix : 30 €
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Compte-rendu du jury
Le processus de multiculturalisation des villes européennes s’intensifie, avec une société marquée par une restructuration à la fois plus dynamique et diversifiée. Dans cette réalité en mutation, il devient urgent que les pratiques artistiques se repositionnent en élaborant de nouvelles visions et stratégies.
À travers le Prix >community>art>collaboration>, la Fondation Evens s’attache à soutenir des projets artistiques qui encouragent le dialogue entre les artistes et les communautés de villes européennes et leurs banlieues. En articulant des collaborations interdisciplinaires et interculturelles entre les artistes et autres professionnels, en particulier avec les habitants locaux, le Prix contribue à mettre en œuvre les moyens de communication et de transformation résultant des projets artistiques engagés dans ce type de contexte spécifique.
En juin 2001, la Fondation Evens a lancé le premier appel à candidature pour ce Prix. Quatre membres du comité de sélection, Saskia Bos, Gilane Tawadros, Hans Ulrich Obrist et Sergio Risaliti, commissaires d’art contemporain de renommée internationale basés en Europe, ont été invités à proposer des artistes à participer à ce projet, tandis que la Fondation proposait ses propres candidats. En janvier 2002, la Fondation a reçu 19 projets d’artistes et groupes d’artistes :
A12 (Milan), Block (Nantes), Campement Urbain (Paris), Mircea Cantor (Nantes/Bucarest), Claude Closky (Paris), Elle-Mie Edjdrup Hansen (Skanderber), Lara Favaretto (Milan), Alicia Framis (Amsterdam/Barcelone), Fabrice Gygi (Zurich), Jens Haaning (Copenhague), Henrik Haokansson (Berlin/), Lubaina Himid (Preston), Robert Milin (Nantes), Moti Roti (Keith Khan & Ali Zaidi) (Londres), Dan Peterman (Chicago), Barthélémy Toguo (Paris/Düsseldorf), Uri Tzaig (Tel Aviv), Jeanne van Heeswijk (Rotterdam) et WHW (Zagreb).
Les artistes ont répondu à l’appel de la Fondation par un engagement actif, avec des projets considérablement riches et variés. Ceux-ci couvrent un large éventail de questionnements portant sur les relations entre interventions artistiques et réalité urbaine au sein du contexte européen, ce qui correspond tout à fait aux objectifs ciblés par le Prix. Les projets explorent les contextes européens urbains et suburbains, les préoccupations sociales, culturelles et écologiques, ainsi que les négiociations individuelles avec la réalité sociale. Ils envisagent la création d’espaces physiques et psychologiques de dialogue et de collaboration avec les communautés où les problèmes urbains liés aux différences, conflits et violences d’ordre social, racial et économique, puissent être débattus et résolus à travers une meilleure compréhension mutuelle.
Les 22 et 23 février 2002, les membres du jury incluant Saskia Bos, Jean Digne, Jochen Gerz, Charles Landry, Sergio Risaliti, Roemer van Toorn, ainsi que Hou Hanru et Germana Jaulin, respectivement directeur et coordinatrice du projet, se sont réunis pour évaluer les projets et sélectionner un lauréat. Après une longue délibération, le groupe parisien Campement Urbain (Régis Biecher, Sylvie Blocher, François Daune, Josette Faidit et Ursula Kurz) a été retenu comme lauréat du Prix.
Leur projet intitulé « Je et Nous » entend créer un « nouvel espace public » dans lequel le « Je » puisse être reçu par le « Nous ». Ce projet a été spécifiquement conçu pour la ville de Sevran située dans la banlieue nord de Paris. Sevran est une ville de 50 000 habitants, dont la population, essentiellement d’origine étrangère, s’est considérablement appauvrie et fragilisée ces dernières années avec des quartiers stigmatisés par la violence et les difficultés sociales. Le projet de Campement Urbain, avec sa volonté clairvoyante de mettre en place des espaces d’existence individuelle et spirituelle, ouvre dans ce contexte une perspective probable, même si elle est quasi-utopique, de re-dynamisation de la vie sociale, culturelle et individuelle. Plus largement, ce projet peut devenir une référence novatrice et exemplaire dans l’attention portée à la relation entre art et vie urbaine, entre engagement intellectuel et réalité sociale.
Le Prix comprend deux parties : une somme de 10 000 € est remise au lauréat et un budget de 50 000 € est alloué à la réalisation du projet avec le support logistique de la Fondation.
(Texte publié avec l’aimable autorisation de la Fondation Evens)
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