L’exposition « Communautés invisibles » à La Friche la Belle de Mai, à Marseille, présente de nouvelles créations de Christophe Berdaguer et Marie Péjus. Une proposition entre technologie et psychisme qui explore les liens entre l’être humain, l’architecture et l’environnement.
« Communautés invisibles », une exposition aux allures de psychoarchitecture
L’exposition poursuit la recherche que mènent en duo depuis les années 1990 Christophe Berdaguer et Marie Péjus autour des rapports physiques et psychologiques qui existent entre l’être humain, l’architecture et l’environnement. Cette exploration plastique usant de différents médiums tels que la vidéo, l’installation et la sculpture, s’inspire des avant-gardes utopistes et des expériences d’architecture radicale des années 1970 tout en générant une œuvre résolument inclassable et unique.
Pour ce nouveau projet en gestation depuis 2014, Christophe Berdaguer et Marie Péjus exploitent les caractéristiques architecturales de la Friche la Belle de Mai pour y déployer des créations qui font du lieu d’exposition un environnement mouvant, changeant, soumis aux effets du passage des visiteurs. Le bâtiment prend l’allure d’une psychoarchitecture qui se veut être la mise en scène de perceptions et de visions.
Christophe Berdaguer et Marie Péjus explorent les liens entre l’être humain, l’architecture et l’environnement
L’installation Kilda (III) est composée de chaînes suspendues qui se croisent et d’un dispositif sonore. Dessinant à l’envers les courbes d’une construction, les chaînes suivent les méthodes de l’architecte espagnol Antonio Gaudi et confond ainsi le projet et sa réalisation. Cette architecture-sculpture en miroir est inspirée par Saint-Kilda, un archipel situé au large de la Grande-Bretagne où les hommes ont longtemps vécu en autarcie, en subsistant grâce aux oiseaux marins. L’œuvre est une construction mentale qui, oscillant dans un entre-deux multiple, est à la fois un monument pour les hommes et pour les oiseaux.
L’installation Zone temps, sans organisation prédéfinie et en transformation constante, forme un paysage en mouvement fait de sable noir et de sable blanc. Plus loin, l’œuvre intitulée Carte solide montre à travers l’impression 3D et du frittage de poudre sur panneau en bois des fragments de la medina de Tetouan, au Maroc, où Christophe Berdaguer et Marie Péjus ont effectué une résidence. Cette carte en volume donne à voir de façon incomplète le labyrinthe que constitue la médina, des zones vides, laissées blanches, générant une œuvre énigmatique, à l’image d’un lieu mystérieux, presque insaisissable.