Comme le verre à travers le soleil – autour de Raymond Hains

Claude Closky, Gérard Collin-Thiébaut, François Curlet, Philippe Durand, Raymond Hains, Anabelle Hulaut, Matthieu Laurette, Franck Scurti, Yann Sérandour, Pierrick Sorin
Comme le verre à travers le soleil, autour de Raymond Hains

En 1998, Raymond Hains organisait au Frac des Pays de la Loire, alors installé à Nantes, une exposition de photographies et de «Macintoshages» intitulée Lemot passe à travers, reprenant une phrase de Paul Valéry. Photographe-affichiste, expert en mots d’esprit et rapprochements en tous genres, Hains forgeait pour cette exposition une série d’oeuvres majeures autour de la figure du sculpteur François-Frédéric Lemot, découvert plusieurs années auparavant lorsque le Frac se situait au domaine de la Garenne Lemot à Clisson.

Riche de cette série, le Frac des Pays de la Loire possède aujourd’hui l’une des collections importantes de cet artiste phare de l’art contemporain. Exposer Raymond Hains à la Garenne Lemot répond à un souhait de l’artiste et relève d’un choix esthétique et sémantique pertinent.

Dix ans après, à la demande de Laurence Gateau, directrice du Frac, l’exposition d’hommage qui s’organise pour l’été 2008 tend à donner un éclairage nouveau sur l’oeuvre de Raymond Hains, notamment dans ses liens avec la jeune génération d’artistes. Hains, l’artiste des connexions, avait pris dans sa toile et sous son aile plusieurs jeunes artistes, comme Matthieu Laurette. Par ailleurs, le spectre de Raymond Hains s’étend bien au-delà des strictes amitiés. Une oeuvre telle que Bien lu, mal lu, le code du petit beurre Lu (1983) manie les concepts de tautologie, d’appropriation et de détournement du langage et invente de nouveaux signes, autant d’éléments présents dans de nombreuses oeuvres
contemporaines.

Nous proposons un parcours thématique à travers les grands axes de réflexion suivants, associés chaque fois à un artiste:

> Mythologies de l’artiste. Anabelle Hulaut et Raymond Hains inventent des scénarios dont ils sont les principaux protagonistes. Leur rencontre dans l’espace de l’exposition confrontera deux univers burlesques.

> Appropriation de l’objet et déformations du visible. Frank Scurti détourne les signes du réel (domaine des marques…) pour les intégrer à sa propre oeuvre. Avec Heineken vision (1998) notamment, il développe un univers très proche de celui de Hains.
L’artiste Philippe Durand s’inscrit également dans le même type de démarche.

> Langage et tautologie. Gérard Collin-Thiébaut, notamment à travers l’oeuvre L’apparition du titre (2004) définit, comme Raymond Hains, l’oeuvre comme langage.