Jo Brunenberg
Collections
Un collectionneur rassemble un groupe d’objets bien définis dans une collection dont la cohérence dépend d’une fascination, d’une passion, d’un penchant personnel. Jo Brunenberg est collectionneur d’appareils photos historiques et de photos de nus masculins. Son propre travail photographique est aussi une collection d’images traitant de thèmes disparates qui sont pourtant en résonance les uns avec les autres.
Depuis ses premières photos de cristallisations dans les années 1960 jusqu’aux plus récentes quelques analogies évidentes sont repérables. L’architecture et la typographie, le nu masculin et la nature, sont tissés les uns avec les autres pour former la trame de son œuvre en opposant et en mettant toujours en miroir l’image manipulée et l’image trouvée.
Jo Brunenberg fait ses premières photos en 1963 et est immédiatement touché par le médium photographique alors qu’il n’a que quatorze ans. Aujourd’hui, plus de cinquante années après, l’ensemble de son œuvre est publié et exposé à de multiples reprises depuis l’Europe jusqu’aux Etats-Unis. Une de ses plus fameuses séries est Atlantikwal. Jo Brunenberg y expose le corps masculin, nu et vulnérable dans l’architecture en béton des casemates de la ligne de défense allemande, le long de la côte normande. La série Escaping Images dégage une atmosphère plus poétique en utilisant une double exposition sur le même négatif.
L’idée de confronter deux mondes — l’un construit et rationnel et l’autre organique et fragile — le poursuit et se retrouve dans la série Immagini Scoperte qui recoupe photographies de corps nus et projections de croquis, de maquettes anatomiques, astronomiques et physiques de Léonard de Vinci. Plus tard, Jo Brunenberg s’intéresse encore au contraste entre un monde composé mathématiquement et un monde organique comme dans la série Hortus hominis.
Sa fascination pour l’architecture, le lettrage et la typographie trouve son expression dans d’autre séries récentes, telles que ABC Trouvé et ABC Cherché, exemples typiques du rapport entre le construit et le donné: un ABC est cherché par l’effort de construction, l’autre est trouvé dans les heureuses coïncidences du paysage urbain. Enfin L’Heure Bleue est une série inspirée par l’atmosphère particulière, à l’aube et au crépuscule, quand l’air et l’environnement prennent parfois une couleur bleue magique et que l’architecture elle-même prend des traits mystérieux à travers la photographie.
Il semble alors que, malgré une grande variété de thèmes, un fil d’Ariane est néanmoins visible en filigrane. Quels que soient le sujet et la technique utilisés ses photos sont toujours composées puissamment et de façon équilibrée puisque Jo Brunenberg est toujours à la recherche d’un tirage techniquement parfait. Dans son travail, on aperçoit toujours cette recherche de l’harmonie et la beauté classique.