Matt Mullican
Collecting for the studio. Collecting 1959-2013
Le système symbolique mis en place par Matt Mullican lui permet d’interroger la relation entre la réalité et la perception, de modéliser le réel, et d’examiner tous les stades de la condition humaine. Ce vocabulaire singulier se déploie sur différents supports, l’artiste travaillant avec une grande variété de médiums (dessin, peinture, sculpture, vidéo) qui se côtoient au cœur d’installations souvent foisonnantes.
Dans cet effort pour appréhender le monde et sa complexité, l’acte de collectionner et d’inventorier est omniprésent dans le travail de Matt Mullican. À la manière du grand encyclopédiste Denis Diderot (1713-1784), il rassemble et ordonne objets, images, symboles, les organise en catégories, et crée de nouveaux liens et associations entre eux.
Dès son plus jeune âge, Matt Mullican a récolté et collectionné des artefacts, d’abord des comic books, des objets archéologiques, puis par la suite des objets tantriques. Il possède aujourd’hui une importante collection très éclectique qui l’inspire dans sa pratique.
«Je suis un grand collectionneur d’objets qui reflètent la manière dont je pense ou suivent la géométrie de la manière dont je regarde les choses.» (Extraits de l’entretien entre Matt Mullican et Koen Brams / Dirk Pültau, in Wilmes U. (éd.), Matt Mullican, Conversations, Cologne: Dumont, 2011, p. 204-219.)
Pour cette exposition, Matt Mullican montre un ensemble d’objets de sa collection (pierres taillées préhistoriques, lingams en cristal, manuscrit tantrique, comic books, machines industrielles du XXe siècle, livres de gravures de Piranèse, 1720-1778) en regard de son propre travail. Il présentera pour l’occasion des peintures inspirées de comic books ainsi que d’importantes installations de dessins, dont une réalisée à partir de l’Histoire illustrée de la fonction cérébrale de Edwin Clarke et Kenneth Dewhurst (1975).
«[…] C’est très difficile pour moi de dire ce qui vient d’abord, l’art ou la collection. Est-ce que la collection influence l’art, ou est-ce que l’art influence la collection? Il s’agit d’une combinaison d’éléments. Je ne peux pas dire si les objets viennent d’abord et l’art vient en second, ou vice versa. Je pense qu’ils fusionnent à tel point qu’on ne peut dire où commence l’un et où finit l’autre. C’est peut-être la raison pour laquelle je collectionne autant de choses si différentes.» (Extraits de l’entretien entre Matt Mullican et Koen Brams / Dirk Pültau, in Wilmes U. (éd.), Matt Mullican, Conversations, Cologne: Dumont, 2011, p. 204-219.)