L’exposition « Cold Wave » à La Filature, à Mulhouse, réunit les photographies qu’Aurore Bagarry, Camille Michel et Anna Katharina Scheidegger ont réalisées dans les Alpes et dans le Grand Nord. Des images qui transmettent à la fois la beauté et la fragilité de ces espaces en voie de disparition.
Aurore Bagarry dresse un inventaire photographique des glaciers du massif du Mont-Blanc
La démarche d’Aurore Bagarry vise à explorer la relation entre la photographie et le document. Une exploration qu’elle poursuit depuis 2012 à travers la photographie de montagne. Une sélection de quarante-six clichés issus de la série Glaciers, réalisée de 2012 à 2017, témoignent de l’inventaire photographique des glaciers du massif du Mont-Blanc dans lequel s’est lancée Aurore Bagarry. Ces photographies s’inscrivent dans une tradition historique, qui, depuis le dix-neuvième siècle, fait de la montagne un sujet à la fois esthétique et scientifique.
Camille Michel montre un Groenland déchiré entre nature sauvage et catastrophe écologique
Les photographies de Camille Michel se situent elles aussi à mi chemin entre le documentaire et la poésie. Son travail sur la relation entre l’homme et l’environnement, sur les sociétés traditionnelles et sur les effets de l’industrialisation l’a menée jusqu’au Groenland où elle a réalisé les séries photographiques Uummannaq et Stories From The Sea. Ces clichés révèlent le Groenland contemporain, un pays déchiré entre tradition et modernité, entre nature sauvage et catastrophe écologique.
Anna Katharina Scheidegger met en lumière la fonte des glaciers alpins
On retrouve les glaciers alpins avec les photographies d’Anna Katharina Scheidegger. La série Wrapped Coldness, réalisée de 2009 à 2015, met en garde contre la diminution des glaciers et la montée des eaux qui menace à travers de saisissantes images montrant les bâches recouvrant des pans de glaciers pour ralentir leur fonte. La vidéo Gefundene Seelen s’intéresse quant à elle aux habitants de la vallée de Fiesch en Suisse, qui font autant appel à la science qu’à la superstition pour défendre le glacier d’Aletsch qui est le socle de leur existence.