L’exposition « Coffee For Oppenheim » à la galerie Esther Woerdehoff de Paris nous fait découvrir l’entreprise artistique, conceptuelle et humoristique du duo suisso-danois PUTPUT.
Les objets et photographies surréalistes de PUTPUT revisitent l’identité suissse
Au croisement de la photographie, de la sculpture et du design, les créations du Suisse Stephan Friedli et du Danois Ulrik Martin Larsen, qui officient depuis 2011 sous le nom de PUTPUT, mettent en lumière avec beaucoup d’humour la relation métaphysique qui nous lie aux objets du quotidien. En associant de façon apparemment absurde des objets que rien ne permet normalement d’assembler, leurs constructions génèrent des images ambiguës pleines de doubles sens et d’ironie.
L’exposition présente le projet Coffee For Oppenheim, à travers lequel le duo s’intéresse particulièrement à sa binationalité et au regard qu’elle lui permet de jeter du Danemark sur la Suisse. Des sculptures revêtant un caractère d’objets et des photographies réalisées en collaboration avec des artistes et designers suisses brassent d’innombrables références à ce pays : figures célèbres de l’histoire de la Suisse telles que Guillaume Tell, artistes et inventeurs comme Alberto Giacometti, Meret Oppenheim et Alfred Neweczerzal, folklore suisse, clichés conçus du côté danois, éléments communs des drapeaux suisse et danois…
Des associations plastiques qui invitent à porter un nouveau regard sur notre environnement
Une branche d’arbre est sculptée à son extrémité selon une forme qui évoque celle des barres chocolatées Toblerone. Deux éplucheurs Zena Rex, une invention suisse devenu ustensile iconique, sont encastrés l’un dans l’autre et rappellent ainsi la croix du drapeau suisse. Ailleurs, ce sont deux piques à fondue, clins d’œil évidents à la gastronomie suisse, qui forment la croix du drapeau danois. Une tasse décorée du drapeau danois est partiellement crayonnée de rouge de telle façon que le drapeau devient celui de la Suisse. Autre manipulation humoristique du drapeau : une photographie en dévoile un spécimen hybride, dans lequel on ne pourrait dire si c’est la croix de celui du Danemark qui est inversée ou celle du drapeau suisse qui est allongée.
Les compositions surréalistes et décalées de PUTPUT, par les télescopages symboliques et les associations plastiques qu’elles déclenchent, reflètent le patchwork culturel et linguistique que constitue la Suisse. Au delà , elles remettent en question notre perception de la réalité et de notre environnement immédiat.